Exposition Awa

Du
Lundi, 19. mars 2018 - 0:00 - Vendredi, 20. avril 2018 - 0:00
Bibliothèque Raimon Llull

► Du 19 MARS au 20 AVRIL
>> Vernissage / lundi 19 MARS à 18H / entrée libre

▬ Exposition Awa - une revue féminine pionnière Sénégal 1964 - 1973 ▬

Awa, une revue féminine pionnière. Sénégal, 1964-1973 ▬
Exposition programmée dans le cadre du Colloque Presse et littérature africaine(s)
> colloque organisé pendant la deuxième Semaine de la Francophonie par le centre de recherches RIRRA21 de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, en collaboration avec l’UFR 1 et le département de Lettres modernes, en partenariat avec l’Université de Bristol et avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, dans le cadre du projet “Popular print and reading cultures in francophone Africa”, financé par le Arts and Humanities Research Council (Royaume-Uni).
> à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint-Charles - entrée libre

Cette exposition porte sur le premier magazine féminin francophone d'Afrique, "AWA : La revue de la femme noire", fondé à Dakar par Annette Mbaye d'Erneville en 1964. En 2017, cette revue a été numérisée à l'IFAN-Cheikh Anta Diop de Dakar.
La numérisation et l'exposition se font dans le cadre d'un projet de recherche monté à l'Université de Bristol (Royaume-uni) et l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 (France), en partenariat avec l'IFAN-CAD, les Archives du Sénégal et le Musée de la Femme-Henriette Bathily (Sénégal).

► + D'INFOS SUR LE PROJET www.awamagazine.org

Awa, une revue féminine pionnière. Sénégal, 1964-1973 ▬
« JIGEEN ÑI DEGLULEEN ! »*
* « Femmes, écoutez ! » (traduction française du wolof)

Awa, ou Hawwâ’ en arabe, évoque l’étymologie d’Ève, la première femme, la mère de l’humanité. Cette référence mythologique résonne dans le concept du magazine Awa et conforte l’idée qu’il ait pu être dès sa création une matrice, un format éditorial d’un nouveau genre.

Ce point d’entrée nous renvoie à l’essence d’une époque où tout paraissait réalisable, où l’individu, homme et femme, tous deux ensemble, pouvaient bâtir les bases politiques et sociétales « d’une nouvelle humanité », terme emprunté à Frantz Fanon et qui sera d’ailleurs au coeur de l’exposition internationale de la Biennale de Dakar en 2018.

C’est de cet humus qu’Awa est constitué. S’affirmant dès 1964 comme un magazine féminin, ce qui serait aujourd’hui soupçonné de frivolité, il s’impose au contraire comme un ouvrage engagé, profond, novateur et audacieux.

Ce qui surprend en premier lieu à la lecture d’Awa, c’est l’objet graphique qu’il constitue : impression soignée, ergonomie de lecture, usage de typographies alternant « garaldes » et « sans serif », mise en page originale et symboles graphiques contemporains, sans oublier le fameux logo aux couleurs vives qui en fera la marque de fabrique. Les numéros encore existant sont aujourd’hui de véritables « collectors » que certains aficionados rêveront un jour de collectionner.

Le contenu est tout aussi fascinant. Entre les pages mode et les portraits de Baïdy Sow, dont les clichés sont inspirés du « portrait posé » de l’époque et sont dignes de certaines images de Mama Casset ou Seydou Keita, des formats littéraires et journalistiques d’une grande richesse se succèdent : enquêtes, essais, entretiens, courriers des lecteurs témoignent d’une interactivité pionnière et d’un lien privilégié entre les rédacteurs et leur public.

Awa est surtout marqué par une liberté de ton que l’on pourrait lui envier aujourd’hui.
Des thèmes graves y sont développés, touchant à l’émancipation, au développement, aux violences faites aux femmes, aux différents mouvements politiques
de l’époque ou au féminisme (sans jamais créer de scission entre les genres, mais en acceptant plutôt la complémentarité des deux sexes et leur égalité dans les grands combats de l’époque), mais le leitmotiv du magazine reste toujours palpable en filigrane : comment vivre ce vent de modernité et être présent(e) à ce monde nouveau qui émerge çà et là sur tous les continents ?
Enfin, d’un point de vue curatorial, l’expérience de cette exposition est passionnante et singulière. Mettre en scène des éléments relatifs au monde éditorial est une inversion des pratiques vertueuses.
Ici, le commissaire ne se sert pas d’un concept, d’une oeuvre ou d’une forme pour construire son parcours, mais tire la substantifique moelle des magazines pour faire éprouver au public ce qu’a pu être l’expérience d’Awa.

Parce que cette série de revues recèle un pan de l’histoire des femmes du Sénégal et d’Afrique, parce que ses propos sont étonnamment contemporains, parce que le public attendra certainement après avoir découvert cette exposition un nouveau numéro du magazine en 2018, « Femmes, écoutez » la voix d’Awa !
>Delphine Calmettes, commissaire de l’exposition

Tout en rendant hommage à une grande pionnière des lettres sénégalaises, cette exposition est consacrée au premier magazine féminin paru en Afrique francophone et produit entièrement à Dakar. Elle traite donc de questions liées à la pensée critique, à l’engagement politique féminin, à la catégorie de femme intellectuelle, aux inégalités entre les sexes, à l’éducation et au divertissement en Afrique sub-saharienne.
Les numéros de ces magazines illustrés aux couvertures colorées et dotés d’un graphisme étonnant constituent des objets fascinants, tant pour leur forme novatrice que pour leur contenu mêlant divertissement et élan intellectuel propre à la période des indépendances. Mettant en avant des femmes africaines publiquement reconnues – qu’elles soient journalistes, parachutistes ou députés – AWA propose aussi des articles sur la mode, le foyer et la cuisine. Ce journal consacré à la femme noire, resté indépendant tant économiquement que politiquement, a circulé en Afrique mais aussi en Amérique et en Europe, jusqu’en Russie, comme en témoignent les courriers des lectrices et des lecteurs.

► Conception scientifique
Ruth Bush (Université de Bristol) et Claire Ducournau (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

► Commissaire de l’exposition
Delphine Calmettes


► Graphiste
Hélène Degout

► Comité scientifique
Annette Mbaye d’Erneville (Fondatrice de la revue)
Fatou Sow Dembel  (CNRS / Codesria)
Codou Bop (Journaliste)
Marie-Pierre Myrick (Musée de la Femme-Henriette Bathily)
Pascale Barthélémy (ENS de Lyon)
Wilma Jean Randle (Journaliste/UCAD)
Sarah Frioux-Salgas (Musée du Quai Branly)

► Numérisation de la revue et préparation du portail numérique
Nafissatou Bakoumh
Gilles Couzin
Gora Dia
Fatoumata Cissé Diarra
El Hadj Birame Diouf
Joseph Joyner
Paul Smith

► Partenaires
Les Archives Nationales du Sénégal
L’Institut Fondamental d’Afrique Noire- Université Cheikh Anta Diop
Le Musée de la Femme – Henriette Bathily
Le AHRC (Arts and Humanities Research Council)
L’Université de Bristol
L’Université Paul-Valéry Montpellier 3, notamment la Bibliothèque universitaire Lettres et Sciences Humaines et le Centre Culturel Université Paul-Valéry Montpellier 3
L'Institut Français, Sénégal

► Autre remerciements
Xavier Bégel
Rama Salla Dieng
William Ousmane Mbaye
Felwine Sarr
Fatou Kiné Sène
Omar Slifi
Diabou Bessane
Debbie Boyd

Dernière mise à jour : 07/03/2018