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Les tablettes

Icône de l'outil pédagogique Les tablettes

Désignées en grec par les termes grammateia et deltoi, en latin par les termes tabellae, tabulae, cerae ou pugillares, les tablettes se présentent le plus souvent sous la forme de planchettes de bois dont la surface, légèrement creusée, est recouverte d'une couche de cire, généralement de couleur sombre. La taille réduite de l'objet permet de le tenir d'une main, et d'y inscrire du texte de l'autre. Les lettres étaient formées dans la cire à la pointe d'un stylet, la forme plus claire des lettres se détachant du matériau sombre ; elles pouvaient ensuite être effacées par pression et par grattage, au moyen de l'extrémité aplatie du stylet utilisé pour écrire .

Femme tenant une tablette (parfois identifiée à Sappho), Pompéi, regio 6, insula occidentalis
Source : Wikipedia
Licence : domaine public

Cette forme de départ pouvait connaître diverses variations. Plusieurs planchettes pouvaient ainsi être liées l'une à l'autre, formant des diptyques (deux planchettes), des triptyques (trois planchettes), ou des polyptyques : les tablettes prennent alors la forme d'un codex, comme on le voit sur la fresque pompéienne représentant une femme s'apprêtant à écrire : elle tient à la main un ensemble de quatre tablettes reliées entre elles, et mordille un stylet en attendant la dictée - ou, plus probablement, l'inspiration.

Le support matériel pouvait également varier. Un matériau plus noble que le bois blanc peut ainsi être employé, comme le rappelle le début du livre XIV des Épigrammes de Martial , où l'auteur décrit à son lecteur différents types de tablettes. Des tablettes de citronnier, tout d'abord : « Si nous n'étions du bois taillé en minces feuilles, c'est de noble ivoire de Libye que nous serions faites » ; puis des tablettes d'ivoire : « De peur que la teinte lugubre de la cire ne fatigue ta vue affaiblie, reçois ces tablettes d'ivoire, dont la blancheur fait ressortir les lettres noires qu'on y trace » ; et, pour finir, des tablettes constituées de feuilles de parchemin, des pugillares membranei comme les nomme Martial : « Suppose qu'elles soient de cire, ces tablettes, bien qu'on les appelle parchemin : tu les effaceras, chaque fois que tu voudras substituer une nouvelle empreinte à la première » .

Reproduction d'une tablette de cire
Source : Wikipedia
Licence : GNU Free Documentation License

Plus que le matériau même du support, c'est donc la forme (plusieurs surfaces d'écriture reliées entre elles) et la dimension réduite de l'objet qui le définissent comme tablette (Martial employant dans chaque épigramme le terme pugillares). Mais il va de soi que les tablettes d'ivoire ou de parchemin étaient destinées à conserver l'écriture de façon plus durable que les tablettes de bois enduites, leur surface n'étant pas aussi aisément effaçable que la cire : Martial en témoigne une fois encore lorsqu'il mentionne des tabellae de parchemin renfermant le texte de Virgile bien évidemment destiné à être conservé . De la même manière, des tablettes de bois non enduites de cire, et inscrites à l'encre, pouvaient jouer ce rôle de conservation, comme l'a prouvé la découverte, en 1973 dans le Northumberland (Angleterre), des tablettes de bois dites de Vindolanda , datant de la fin du Ier et du IIe siècle après J.-C..

Ces supports particuliers ne doivent pas faire oublier que la forme de tablettes la plus répandue demeure celle de planchettes de bois enduites de cire. C'est ce matériau qui est en effet le plus adapté à l'usage qui est couramment fait de cet outil d'écriture . L'usage de la tablette ne se limite pas à l'Antiquité, mais il se continue pendant tout le Moyen Âge, que ce soit dans la comptabilité, l'enseignement ou les pratiques littéraires .


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