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La Musique folk des peuples de France - 1978

La Musique folk des peuples de France La Musique folk des peuples de France

Voici la table des matières de l’ouvrage, qui donnera une idée complète du contenu :

  • Introduction : « Les feux de la Saint-Jean » pp. 11 – 19
  • Au commencement est le rythme : pp. 19 - 31
  • La musique dans l’impasse : pp. 31 - 62
  • De la science du peuple aux peuples du silence : pp. 73 - 107
  • Rencontres, promesses, balbutiements : pp. 107 – 142
  • Faire du neuf avec de l’ancien : les maladies infantiles du folk : pp. 153 – 177
  • La nouvelle culture populaire, ou les maquis de la culture : pp. 177 – 207
  • L’appel du large : pp. 207 – 219 Annexes : pp. 219 – 249

La musique folk des peuples de France, Stock, coll. « Dire », 1978.

Le livre s'ouvre par une dédicace : « à ceux qui font de la musique à vivre et aussi à mon grand-père Francès Brando, qui savait tant de choses de la culture du peuple ».
La référence à ce grand-père à la fois nomade et passeur de la culture orale, que Pécout présente toujours comme celui qui lui transmit conjointement la langue occitane et le goût du voyage, doit être mise en relation avec l’analyse qu'il fait du courant folk des années 1970. Il s’agit de revenir aux sources, mais dans le dialogue des influences, le métissage et la confrontation.
De nombreux auteurs, dit-il, « puisent dans le fond musical, le mélangent à d’autres sources, l’adaptent, l’utilisent avec le plus revigorant irrespect ». Le phénomène folk n’est pas un refus passéiste du monde tel qu’il est, il témoigne plus encore du refus radical du « bon vieux temps ».
La pensée de Pécout se situe toujours dans les entre-deux, les voies de passage, les carrefours, elle recherche les confrontations fécondes. Ce souci de confrontation des contraires ne connaît pas de limites, ainsi la musique populaire « dit les forces de mort et les forces de vie intimement mêlées et à l’œuvre dans notre société et dans notre temps ».
L’ouvrage proclame aussi la libération des corps permise par la danse et en cela il est dans la droite ligne de courants idéologiques de la décennie précédente, le courant situationniste entre autres. Il n’est pas indifférent que l’ouvrage s’ouvre par deux textes en épigraphe, l’un extrait des Vidas e razos des troubadours, l’autre de Raoul Vaneigem, Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations.

Le texte d’introduction s’intitule « Les feux de la Saint-Jean », selon une coutume - bien sûr liée à l’ordre cosmique, comme l’est celle du carnaval - que Pécout développe ainsi dans le texte :

La vieille et jeune musique est un feu de la Saint-Jean, avec la légèreté et la chaleur des flammes, qui apporte sa bonne odeur d’herbes, et qu’on saute en se tenant par la main (p. 11). […] Avec la musique folk, il s’agit aussi de remplacer la tyrannie du temps-marchandise par le rythme qui est le nôtre : le rythme de la danse….

Cette approche physique, charnelle, de la musique et de la danse se retrouve dans de nombreux textes de Pécout notamment dans ces deux ouvrages de fiction - contemporains de l’essai qui nous occupe - que sont les Poèmas per tutejar et Portulan, comme s’y retrouve l’assimilation métaphorique de la danse et du feu.
Cet ouvrage demeure une référence pour qui veut comprendre le phénomène « folk » et son lien avec les cultures minorisées de France et ce d’autant plus que, loin de se cantonner à une mode, ce phénomène perdure au début du XXIe siècle, comme en témoigne l’existence de nombreux festivals et la floraison des groupes de musique qui allient sources traditionnelles et création, la langue occitane (ou les autres langues de France) étant bien sûr au cœur de ces créations.