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L'Orient dans l'œuvre de Roland Pécout

Parmi les écrivains occitans, Roland Pécout représente probablement la figure la plus achevée de « l'écrivain-voyageur ». Il est un peu, pour les lettres occitanes, l'équivalent de la figure de Nicolas Bouvier dont l'ouvrage L'Usage du monde retrace des itinéraires très proches du sien.

couverture usage du monde . Nicolas Bouvier l'usage du monde . Nicolas Bouvier
L'Usage du monde.
Nicolas Bouvier

Le monde, Pécout en a parcouru une grande partie, dont son œuvre donne des images nombreuses dans des formes d'écriture variées et dans ses deux langues d'expression : le français et l'occitan. On en trouvera à la suite une bibliographie sélective.
Dès le titre des œuvres, le motif du voyage apparaît à travers des mots comme viatge, itinerari, camin, nomadisme… Dans l'œuvre elle-même, un sondage fait apparaître parmi les mots les plus fréquents : barrutlar, camin, caireforc / quatre camins, descubèrta, desèrt / ermàs, dralha, espaci, estapa / estirada, Orient, nomad, oasís, passar, itinerari, rota, traversada, vagabond, viatge…
L'Orient a été sa première destination. Dès 1971, il prit la route vers la partie kurde de la Turquie, au moment où une partie du mouvement occitaniste de l'après-68 exprimait une attirance vers les combats de libération des peuples. Ce sentiment de fraternité romantique se retrouve dans la presse de l'époque, notamment Lutte occitane, organe du mouvement du même nom.

Ce premier voyage en Orient fut suivi de trois autres dont le dernier en 1977, qui donnèrent naissance aux deux volumes de Portulan que nous présentons ici. [Renvoi Consulter la fiche ]

Bien sûr, pour Pécout comme pour les autres voyageurs qui ont parcouru l'Orient, cette destination amène ver la figure de l'autre, nourrie à la fois d'un investissement symbolique, souvent idéalisé, et d'une quête minutieuse, géographique, humaine et philosophique. Mais cette quête est indissociable du refus pécoutien de séparer les contraires : aller à la quête de l'autre, c'est aussi aller à la quête de soi. Au bout du chemin, il y a le « je » qui se retrouve, à la fois transformé et révélé à lui-même par le voyage. Ainsi en témoigne, à la fin du chapitre « Lo retorn dei miugranas », la relation dialectique entre Ithaque et la haute mer, la « mer libre », dans le texte occitan.

los desrasigats - Lutte Occitane juillet 74 los desrasigats - Lutte Occitane juillet 74
los desrasigats
Lutte Occitane
juillet 74

Ulysse revient à Ithaque. Pour tuer son passé, le traverser, le dépasser, il faudra qu'il tue les Prétendants. Mais Pénélope, où est-elle, fidèle et déchirée, multiple, cent fois atteinte et inaccessible peut-être ? Elle est présente dans chaque atome d'une nébuleuse lointaine et si proche. Ulysse, l'île des mangeurs de lotus, et les routes marines, et les mille tours de la magicienne, l'ont rendu, quoi qu'il veuille, errant. Et pourtant il attend et il est attendu.
Le voyageur de l'espace revient avec son vaisseau. Quand il a dépassé les Nuages de Magellan, il se hâte vers le petit soleil aux neuf planètes, île verte de sa naissance. Il reconnaît les parages familiers de sa galaxie. Les constellations apparaissent pour lui. Sa lassitude se fait joie.
[...]
Tu reviens vers l'Europe, oiseau migrateur, avant tu ne sais quels autres départs. Istanbul, la ville assise sur deux mers, puis Venise, les portes d'Ithaque. Ici tu es sur la mer connue, le chemin d'Ithaque, tu le suis. Mais Ithaque est dans toi, et dans toi, la haute mer.

Version française de l'auteur (inédite)

Ulisses tòrna a Itaca. Per tuar son passat, lo passar, lo despassar, caudrà que tugue lei Pretendents. Mai Penelòpa, ont es, fisèla e estrifada, multiplicada, agantada cent còps e inagantabla benlèu ? Ista dins cada atòm d'una nebulosa luenha e tan vesina. Ulisses, l'iscla dei manjaires de Lotús, e lei camins de mar, e lei viravòuts de la masca l'an fach, coma que vire, barrullaire. E pasmens espèra e es esperat.
Lo viatjaire de l'espaci tòrna ambé son vaissèu. Un còp passadas lei Nivas de Magellan, s'alanda devers lo pichòt solèu dei nòu planetas. Iscla verda de sa naissença. Coma s'empaïsa, coneis lei raras de sa galaxia. Lei ensenhas cantan per èu. Sa lassiera se fa gaug.
[...]
Te'n tòrnas cap a Euròpa, aucèu migrator, avans sabes pas qunteis autrei partidas. Istanbul, la vila assetada sus doas mars, puèi Venisa, lei pòrtas d'Itaca. Aicí siás sus la mar coneguda ; lo camin d'Itaca, lo seguisses. Mai Itaca es dins tu, e dins tu, tanben, la mar deliura.

 

L'Orient et l'infini des chemins

En mai 1985, alors qu'il ouvrait une nouvelle chronique intitulée « Jornal de viatgeRevue Dolines, 14, Monpellier, avril mai 1985, p. 20 » , Pécout présentait ainsi le chemin, en utilisant la forme traditionnelle de la devinhòla :

Qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est,
Qui fait le tour du monde sans changer de place ?
C'est le chemin.

De qu'es aquò, de qu'es aquò,
que fa lo torn de mond sens bolegar de plaça ?
Es lo camin

Cartes Perse Afghanistan et Baluchistan - 1898 Cartes Perse Afghanistan et Baluchistan - 1898

Ainsi les pays parcourus dans Portulan, d'abord l'Afganistan, et toutes ces régions autrefois traversées par la route de la soie, sont-ils présentés comme des carrefours géants. Ce sont ces espaces ouverts qui fascinent l'auteur.

Carte Perse, Afghanistan et Baluchistan
- 1898 - inconnu

Tu y vois le signe que l'Afganistan n'a jamais été un territoire fermé, mais le lieu des rencontres, des conflits, le nœud des échanges, le creuset.

I veses que l'Afganistan es pas jamai estat un territòri barrat, mai lo luòc deis rescòntres, dei conflictes, lo nos deis escambis, lo crusòu. (Portulan I, p. 68).

Et son écriture choisit le tressage des images, métaphores et comparaisons, pour démultiplier jusqu'au vertige le tressage des traces de pas, des pistes, des chemins et des sillages :

Pélerins en train au Pakistan Pélerins en train au Pakistan
Pélerins en train au Pakistan
- 2011 - The Virtual Union

Une gare est un port de terre. Dans celles des pays pauvres où le chemin de fer est une habitude, le train est à la fois la caravane des nomadas, le bateau des immigrants, la route des pélerins, le bazar roulant de toutes les marchandises.

Version française : MJ Verny.

Una gara es un pòrt de terra. Dins aquelei dei païs paures onte lo Camin de Fèrre es costumièr, lo trin es tot ensems la caravana dei nomads, lo batèu deis immigrants, la rota dei romieus, la dralha dei viatjaires, lo bazar rollant de totei lei merças (Portulan II, p. 54).

 

 

L'Homme dans le cosmos

représentation de la Voie Lactée, telle que connue en 2011 représentation de la Voie Lactée, telle que connue en 2011

Bien que les mondes traversés lui semblent parfois rudes et étrangers, le narrateur-voyageur finit toujours par trouver son accord avec l'univers qu'il découvre. La place de l'homme dans le monde est en conformité avec cette évidence que l'écrivain a maintes fois formulée : l'homme est, modestement, au milieu du monde, et non pas au centre de celui-ci. Cette place, dans son humilité, lui donne cependant le privilège de concevoir l'unité du monde et de s'enivrer du mouvement perpétuel qui anime l'univers. Les oppositions apparentes entre le haut et le bas, l'envers et l'endroit, s'abolissent et le mouvement des planètes semble gouverné par les lois du hasard, d'où une fascination et une jubilation où se retrouvent le goût – scientifique et esthétique – de l'auteur pour l'astronomie :

La voie lactée
- 2011 - Akwa

Les étoiles et la voie lactée sont si claires au-delà de l'atmosphère plus que sèche, qu'on les voit rouler, très vite, et très loin, dans l'espace. Et tu te rends compte que la nuit n'est pas une voute, mais un abîme renversé, tu vois que le monde n'est pas une oasis plate, un désert immobile que recouvrirait un ciel immobile : la Terre est une planète, un vaisseau courbe, lancé à travers l'éclatement des galaxies, sans pilote et sans but, avec seulement des yeux qui lisent la lumière.

Version française : MJ Verny.

Leis estelas e lo Camin de Sant Jaume son tan clars, per-delai l'atmosfera tras-que-seca, qu'òm lei vei rotlar, fòrça lèu, e fòrça luenh, dins l'espaci. E te rendes compte que la nuech es pas una vòuta, mai un tomple reversat, t'avisas que lo mond es pas una oasís plana, un desert inmobil qu'un cèu inmobil curbiriá : la Terra es una planeta, un vaissèu corbe lançat a travers l'espetament dei galaxias, sens pilot e sens tòca, ambé just d'uelhs que legisson la lutz (Portulan I, p. 113 - 114).

 

Dans une autre scène le narrateur se présenta couché sur le sable dont il rapproche les grains avec le chemin de Saint-Jacques.

Cœur de la voie lactée vu en infra-rouge Cœur de la voie lactée vu en infra-rouge - Nasa
Cœur de la voie lactée vu en infra-rouge
par le téléscope spatial Spitzer de la NASA
- 2006 - NASA

La Voie Lactée est transparente ; on peut toucher ses étoiles ; tu les prends dans la main ; elles se dispersent ; au fond de tes mains il reste des constellations, et plus tu t'approches d'elles, plus tu es géant, et plus elles sont microcosme. Il y a tant d'étoiles dans ton ciel, dans ton sang, dans chacun de tes doigts ; la fumée bleue est faite d'étoiles, brillantes et dissoutes, et tu les respires et tu es léger.

Version française de l'auteur (inédite)

Vé, lo Camin de Sant-Jaumes. Es pas niva : transparéncia d'una preséncia. Vé lo Camin de Sant-Jaumes que lo pòdes tocar : se se podián comptar lei gravas dau desert, se poirián comptar leis estelas. Siás a mand de lei prendre dins ta man. Leis estelas se dispersan. Au fons de tei mans as leis ensenhas dau mai leis apròchas dau mai siás gigant e elei, microcòsme. I a tant d'estelas dins ton cèu, dins ton sang, dins caduna de teis onças. Qu'enchaut ta dimension ? Lo fum blu es fach d'estelas, leis estelas se fondon e lei respiras e siás leugièr. (Portulan I, p. 45).

 

Tadrart Acacus (Lybie). Luca Galuzzi Tadrart Acacus (Lybie). Luca Galuzzi

Pas la moindre angoisse pascalienne dans le rapport du narrateur avec l'infini de l'univers, mais un sentiment de plénitude heureuse dans un monde d'harmonie.C'est dans le désert, au milieu de ses mirages, que l'homme ressent le plus son accord avec le monde Ainsi dans le second chapitre de Portulan I intitulé « La vielha dança », que Pécout traduit en français par « Le désert danse ».

Tadrart Acacus (Lybie).
2007 - Luca Galuzzi

Le silence n'est pas un état passager du désert. Il en est une dimension. Le vent, lui, en est le Nombre : il bâtit et détruit d'éphémères architectures et souffle dans ton silence intérieur, et il se fait pour toi pain, eau, parole. Tu mesures les bruits au mètre du silence et les ombres au mètre du feu. Quand tombe le Vent des Cent Vingt Jours, ombre d'été éclaboussée de blanc, c'est le grand soleil qui fait sa demeure du silence. Et toi, tu es dans le soleil qui est dans le silence, et dans toi les bruits viennent s'ensabler comme des ruisseaux.

Version française de l'auteur (inédite).

Lo silenci es pas un estat passatgièr dau desert, n'es una dimension. Lo vent n'es lo Nombre. Bastís e degruna d'arquitecturas fugidissas e bofa dins ton silenci dau dedins e se fai ton pan, aiga, paraula. Mesuras lei bruchs au metre dau silenci e leis ombras au metre dau fuòc. Quand cala lo Vent dei Cent-Vint-Jorns, ombra d'estiu esposcada de blanc, aquò's lo grand solèu que fai sa demòra dau silenci. E tu siás dins lo solèu qu'es dins lo silenci, e dins tu venon s'ensablar lei bruchs coma de riusselets (p. 27).

 

La perméabilité est absolue entre l'homme et le cosmos, entre l'intimité de l'être et l'espace où il se trouve. Cet état de réceptivité permet un abandon total au monde. L'homme se fait silence et il ne fait plus qu'un avec le silence qui l'environne, écoutant la voix seule du vent. Il est ainsi réduit à l'essentiel : le pain, l'eau, et, paradoxalement, la parole : éloquence du silence. Le vent, d'abord, puis le soleil pénètrent l'homme qui les pénètre à son tour. Pas de dissolution de l'être dans cette fusion avec l'élément, seulement la conscience aigüe d'accéder à de nouvelles dimensions.

La quête de l'ailleurs par la quête de soi : et si l'Orient de Pécout avait des origines camargaises ?

Se perdre dans l'immensité du monde pour essayer de se trouver… Et d'y retrouver toujours les immensités inconnues des profondeurs de l'être humain :

Tu te sens un peu ladakhi, parce que tu es homme et que tu cherches…. Chaque rencontre est un événemement et c'est toujours toi que tu rencontres, muet dans la solitude. Ces chants ne sont pas des prières, et ils ne montent pas devant un Dieu absent : ils te font découvrir ton propre silence, et ils t'ouvrent à l'inquiétude de la sérénité. Et tu comprends les signes depuis la graine du voyage, et les visages du désert ; et le monde – et, au sommet du monde et de tes pas, le Tibet – comme un mandala, un Portulan immense où tu erres, et le Portulan, c'est toi, et tu gagnes ton « moi » au fur et à mesure que tu le dilues dans tout ce qui est vivant.

Traduction française : MJ Verny.

(Te sentes un pauc ladakhí, per que siás òme, e per que cercas…(Portulan II p. 113).Cada rescòntre es un eveniment e te rescòntras de totjorn, mut dins la solituda. (Portulan I, p. 31).Aquelei cants son pas de pregàrias, e montan pas davans un Dieu absent : te fan descubrir lo tieu silenci, e te duerbon a l'inquietud de la serenitat (Portulan II, p 118 - 119).(E comprenes lei signes dempuèi la grana dau viatge, e lei caratges dau desert ; e lo mond - e, a la cima dau mond e de tei pas, Tibet - coma un mandalàUn mandalà es, dins las espiritualitats indianas, un dessenh fach de cèrcles concentrics inscrits dins un cairat que representa l'univèrs. , un Portulan inmens onte barrullas, e lo Portulan aquò's tu, e ganhas ton ieu a dicha que lo diluas dins tot çò qu'es vivent (Portulan II, p. 125)


S'il s'agit là d'un élément commun à maintes relations de voyage, l'originalité de Portulan par rapport à tous les récits de voyages, c'est, corrélée avec l'écho juste de tout ce que le narrateurl a rencontré sur son chemin, hommes et paysages, la façon dont les représentations qu'il donne des réalités orientales dans Portulan est marquée, en arrière-plan, par la mémoire des paysages de Camargue, fréquentés et médités. Ainsi l'expression « La vièlha que dança » qui constitue le titre d'un chapitre est-elle un signe évident de l'écho de la littérature provençale chez Pécout. C'est notamment chez Joseph d'Arbaud qu'on trouve l'expression, notamment dans sa Bèstio dóu VacarésLa Bèstio dóu Vacarés / La Bête du Vaccarès, éd. bilingue, Paris, Grasset, 1926. Nombreuses rééiditions dont celle que nous avons utilisée : coll. Cahiers Rouges, 1985, 368 p.

couverture La bête du Vaccarès . Joseph d'Arbaud La bête du Vaccarès . Joseph d'Arbaud
couverture La bête du Vaccarès
Joseph d'Arbaud

À l'entour di radèu, sus lis estang que, l'estiéu, s'agouton, e, qu'alor, à l'escandihado dóu salanc, la Vièio ié danso… (pp. 60 - 61). Autour des radeaux, dans les étangs que l'été dessèche et où, alors, sur l'étendue éblouissante de sel dansent des mirages…

D'Arbaud definit ainsi l'expression dans les notes qui suivent le récit :

Ainsi les Camarguais ont-ils coutume de désigner le mirage. Les mirages sont fréquents en Camargue, surtout dans la région du Vaccarès. Ils débutent par une vibration de l'air, un tremblement continu à ras du sol qui semble faire danser les images et s'étale au loin en grandes nappes où se réfléchissent des touffes sombres. Comment ne pas voir dans cette mystérieuse Vièio, dansant au soleil dans le désert, un souvenir de la déesse insaisissable et farouche, force antique, génie de la solitude, divinisé autrefois et qui demeure l'âme de ce grand pays sauvage?

Et voici comment Pécout évoque « la vièlha que dança », la danse du désert :

Version française de l'auteur (inédite).

Le désert respire. Rythme clair de la lumière, langue de feu, faux mirage. Une colonne de poussière, un tournoiement d'épines et de sable va et vient dans le lointain, tourne sur place, s'évanouit, d'autres naissent, oiseaux de terre. Fantôme du feu. Spectre de midi. Rythme. Dans la musique capricieuse du vent. La Vieille Danse.

Lo desert respira. La lum ritma son ritme sens cadenças, sens cadenas. Lenga de fum sembla-miratge. Una colona de pòussa un revolum d'espinas e de sabla vai, ven dins lo luenh, vira sus plaça, s'estavanís, una autra pren son vam, aucèu de terra. Fantauma dau fuòc - treva de miegjorn. Ritme. Musica a travers dei refolèris de sòm. La vielha dança". (Portulan I, p. 28).

Sables ocres et blancs (silice) dans l'Adrar mauritanien Sables ocres et blancs (silice) dans l'Adrar mauritanien

Les échos de la Camargue, aussi bien littéraires qu'existenciels, sont nombreux dans Portulan. Ce monde de marécages et de déserts demeure gravé sous les paysagas d'Orient, comme ils sont au cœur d'œuvres récentes dont Mastrabelè Renvoi Consulter la fiche

Détail amusant : dans un livre de l'archéologue provençal Fernand BenoitFernand Benoit, La Camargue, Paris, 1933. Merceji Felip Gardy de m'aver comunicat aquel document. , aparaissent des détails que Pécout réemploie ça et là dans son œuvre :

Sables ocres et blancs (silice)
dans l'Adrar mauritanien

-2010 - Ji-Elle
  • l'allusion à Anatilia, une ville disparue d'un vieux peuple évoqué par Pline l'Ancien, les Anatiliens, dont Pécout fait le sujet d'une pièce restée inédite : Anatilia / Antinea, lue en 1992 par Marie Hélène Bonafé, du Teatre de la Carrièra.
  • dans la bibliographie donnée par Fernand Benoit, figure la référence d'un article ainsi présentée : "OLDHAM (R.6D.), The portolans maps of the Rhône delta (The geographical journal, mai 1925).

Curieuses coïncidences… Mais le paradoxe est, chez Pécout, un moyen de lire le monde en refusant les oppositions simplistes entre la quête orientale et la connaissance profonde, sensorielle et littéraire, des paysages de l'ici camargais. Nous lui laisserons la parole alors qu'il concluait ainsi, en 1981, un article à propos de Max RouquetteRevista Connaissance du Pays d'oc, Montpelhièr, mai-junh 1981, "Max Rouquette et son "vert paradis", p. 59-63, fotografias d'Harlod Chapman :

J'en connais qui sont allés au fond de l'Orient chercher la réalité des choses, chercher le fin mot ou le sens du silence. Par cet utile détour, ils ont compris la parabole des "montagnes et des rivières" et découvert ce qu'avant eux avait trouvé Keyserling : "l'Orient est en nous. Il y a un Orient intérieur que connaissent aussi bien le poète, l'enfant et la femme, et qui est l'autre nom d'une disponibilité, d'une puissance d'être et d'imaginer". Je crois que l'on ne peut qu'être convaincu de la vérité de cette pensée, après avoir lu Vert Paradis ; nul mieux que Max Rouquette n'a exprimé le profond Orient du monde…

Bibliographie sélective : le voyage et l'œuvre de Pécout

L'œuvre

1972

  • « Curdistan liberat », in Sègle vint, Tèxtes en occitan per nòstre temps, chapitre : « D'òmes de tota mena », Montpellier, Obradors, n° spécial 6 - 7, C.E.O., 200-204.
  • Printemps : « Faula de la quista e de la reconquista », ÒC, 5, (novèla seria), 19-à 25.
  • Hiver : « Cant dei naus espacialas », Montpellier, Obradors, novèla tièra, 11, C.E.O., Universitat Paul Valéry

1978

  • Portulan I, Énergues, Vent Terral.

1979 :

  • Nov.-déc. « La Vallée des Merveilles ou la montagne magique », Montpellier, Connaissance du Pays d'Oc, 40, p. 56-65.

1980

  • Portulan II, Montpellier, Tarabusta. (Prix Méridien 1981 de la ville de Montpellier).

1981 :

  • « Enrasigament o nomadisme… », Pont Saint-Esprit, Jorn, 3, 39-43.

1982 :

  • « Enigmas chinesas », Saint-Julien de Peyrollas, Jorn, 7/8, p. 38 - 41)
  • 3 déc. : « Liban : pendant les travaux la vente continue », Montpellier, Le Nouveau Sud, 4, reportage sur le Liban en collaboration avec Jacques Maigne,  56 - 63.

1985

  • Avril - mai : « Journal de voyage », chronique, Montpellier, Dolines, 14, p. 20.
  • « Portulan » et « L'Automne des grenades », traduction française du premier chapitre de Portulan I et du dernier chapitre de Portulan II, in Montpellier, mille ans de littérature, Montpellier, revue Entailles, p. 187 - 195.
  • Nov./déc., « Amériques éclatées, Lettre de l'Anahuac », Montpellier, Dolines, 17,  23.

1986

  • 31 janv. : « Le Pérou mange ses racines », Paris, Libération.
  • Fév./ mars : « Amériques éclatées I, II, II », Montpellier, Dolines, 18, p. 17 - 18.
  • Avr./mai - juin : « Amériques éclatées, suite », Montpellier, Dolines, n° 19, p. 17 - 18.
  • Juil./août/sept. : « Le rêveur du réel » (sur Gaudi), Montpellier, Dolines, 20, 15 - 16.
  • Sept./oct. : « Agach Occitan », Barcelone et l'œuvre de Gaudi, Connaissance du Pays d'Oc, 75, p. 48 - 49.
  • L'Envòl de la tartana, roman, Montpellier, Centre Régional de Documentation Pédagogique.

1987

  • Juin, « Agach Occitan », « lei flumes dins lei mitologias », Connaissance du Pays d'Oc, 78, p. 52 – 53.
  • Voyages en Hérault, Montpellier, Conseil Général de l'Hérault, 150 p. dont 46 p. de textes de Roland Pécout, photographies d'Alain Gas.

1988

  • Itinéraires en littérature occitane : 1968 –1988, exposition, Montpellier, Espace République, dans le cadre du colloque « Vingt ans de littérature d'expression occitane », S.F.A.I.E.O.

1992

  • « Echinox. La littérature dans la ville » et « Vision de Bucovine » in « Roumanie, carnets de voyage », Arles, Impressions du Sud, respectivement. p. 88 et 94 - 95.

1994

  • Itinéraires de Van Gogh en Provence, Éditions de Paris, coll. « Itinéraires ».

1995 :

  • « Oasis et déserts », in Max Rouquette, Anthologie bilingue, Montpellier, Centre Régional de Documentation Pédagogique, choix de textes et présentation pédagogique, 113 - 133.
  • Quasèrn de viatge (1) : « Retrobar Eslovenia », Montpellier, La Revista occitana, 3, p. 47 à 58.
  • L'Hérault, guide de voyage, Fleury d'Aude, éd. L'Embellie, coll. « les carnets guides du Pays d'Oc », en collaboration avec Éric de Schepper-Granier, photos de Francis de Richemont.
  • extraits de Avèm decidit d'aver rason, Portulan I, Poèmas per tutejar, et présentation de l'auteur par M. J. Verny, Gap, Aquò d'aquí, p. 10 - 11.
  • « De Zagreb a Dubrovnic », Montpellier, La Revista occitana, 4, p. 3 à 18.

1996

  • « Un voyageur dans le siècle », in Max Rouquette, Montpellier, revue Auteurs en scène, 1, coéd. Théâtre des Treize Vents et Centre Dramatique National Languedoc-Roussillon, publiée par Les Presses du Languedoc, p. 52 - 53.

1997

  • Janv. : « La Fleur du désert », nouvelle, in Parti avant d'avoir tout dit, Nîmes, Supplément d'âme, 6, p. 33 - 39.
  • « Le Portulan du visible et de l'invisible » Pont Saint-Esprit, in catalogue de l'exposition organisée au Musée d'art sacré du Gard, du 28 juin au 14 sept. : Frédéric Mistral, les mariniers du Rhône et le sacré, 17 - 23.

1999

  • Mastrabelè, bilingue, version française de l'auteur, Jorn, Montpeyroux.

2000

  • Las Costièras del Velon d'Aur, Istòria de viatge, Montpellier, La Poesia.

2002

  • « Saludada ai Tamacheqs », poème avec traduction française, Paris (7, square Dunois), revue trimestrielle Le Jardin d'essai, 75646 Paris,  92.
  • Juin/juil., « Als caminaires aujòls / aux voyageurs des siècles », poèmes, Paris, Europe, 878 / 879, p. 211 - 213.

Lectures critiques de l'œuvre voyageuse de Pécout. Renvoi Consulter la bibliographie]

AGRESTI Giovanni, gennaio - aprile 2000, « tre note occitane sulla traduzione. 2. Autotraduzione : necessità o esigenza », in Traduttologia, rivista quadrimestrale di traduzione e interpretariato, diretta da Francesco Marroni, fascicolo n° 4, Rendina editori.
Anonyme, 1980 ou 1981, « Portulan II », Occitans ! s.l., s.d. 1980 ? 1981 ?
Anonyme, Nov. 1999, « Mastrabelè de Rouland Pecout », Marseille, Prouvenço d'aro, 139, p. 11.
Anonyme, 2ème trim. 2002, « Tres questions a R. Pecout », Montpellier, Trobadors, 17.
AUSSENAC Dominique, « Roland Pécout le passeur », Montpellier, Le Matricule des Anges, 28, p. 53, oct. – déc. 1999.
BALDOUREAUX Claire, 1999 (20 mai), « Dins l'edicion : Mastrabelè, poèma de Roland Pécout », Marseille, La Marseillaise, Chronique « Mesclum ».
BEC Serge,nov./déc. 1981, « Portulan II », Montpellier, Connaissance du Pays d'Oc, 52, p. 47.
BLIN-MIOCH Rose, 8 juillet 1999, « La Méditerranée peut inventer une identité métisse », Montpellier, L'Hérault du Jour, chronique "Occitanie".
BRIATTE Robert, fév./mars 1985, « Roland Pécout ou la tentation du voyage », Montpellier, Dolines, 13, p. 4 - 5.
BRIATTE Robert, « Roland Pécout », Grenoble (C.R.D.P.), Lire au collège, 56, p. 5 - 6.
FOURIÉ Jean, 1994, « Dictionnaire des auteurs de langue d'oc (de 1800 à nos jours) », Paris, collection des Amis de la Langue d'Oc, notice sur Pécout p. 259 et 260. Seconde édition : 2009, Felibrige, Aix-en-Provence, p. 243-244.
GARDY Philippe, avr. 2001, « Mastrabelè », Mouans-Sarthoux, ÒC, 59, p. 42 – 43.
ROUCH Alain, « Mastrabelè », Occitans !, 89, p. 8.
ROUQUETTE Max, mai 1980, Los libres, « Roland Pecot – Portulan », Toulouse, ÒC, nouvelle série, 6, p. 73 - 75.
SERRES Jean-Claude, 1988, « Passejadas dins la literatura nòstra, a la broa de la mar », Carcassonne, Occitans !, 27.
SERRES Jean-Claude, 1989 (Mars - avr.), « Literatura occitana d'uèi e Euròpa, la pòrta del Sud », Carcassonne, Occitans !, 30, p. 8.
VAZEILLES Jean-Bernard, automne 1981, Vent Terral, 4, « Poësia occitana d'ara », présentation et choix de Jean-Bernard Vazeilles, notice sur Roland Pécout, p. 38 - 41.
VERNY Marie-Jeanne, 1986, « Roland Pécout », in Rebats d'espèr e de desespèr, Montpellier, C.R.D.P. Montpellier, dossier de présentation et entretien avec l'écrivain.
VERNY Marie-Jeanne, 1995, « Un escriveire d'uèi, Roland Pecout », Gap, Aquò d'aquí, 98, numéro intitulé Impressions de viatge.
VERNY Marie Jeanne, 1998, « Itinéraires d'un écrivain contemporain », Roland Pécout, Montpellier, Université Paul Valéry, mémoire de D.E.A.
VERNY Marie- Jeanne, « présentation pédagogique de textes de Roland Pécout », revue Lenga e País d'òc, Montpellier, C.R.D.P., numéros 21, 23, 24, 33.
VERNY Marie-Jeanne : « Quelques aspects du traitement de l'espace dans Portulan de Roland Pécout », Nouvelle recherche en domaine occitan (H. Lieutard, M. J. Verny éd.), Montpellier, C.E.O., col. "Lo Gat negre", Université Paul Valéry, service des publications.
VERNY Marie Jeanne, 2004, « Enrasigament o nomadisme, trajectoire d'un écrivain occitan de la fin du XXe siècle », Roland Pécout, I.E.O., coll. Textes et Documents.
VERNY Marie Jeanne, 2004 « Deux langues c'est deux clés pour ouvrir le monde, Roland Pécout », in Écrire en situation bilingue, éd. C. Lagarde, actes du colloque des 20, 21, 22 mars 2003, Perpignan, CRILAUP, Presses Universitaires de Perpignan.