Soutenance de thèse

Le Jeudi, 30. juin 2022 -
13:00 - 19:00
Salle des Colloques 1 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint-Charles -

Monsieur Jules BOILEAU

Soutiendra jeudi 30 juin 2022 à 13 h

Salle des Colloques 1 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Géographie et aménagement de l’espace

Titre de la thèse : Planification de l'aménagement des territoires et intégration des enjeux écologiques : améliorer l'application de la séquence Éviter-Réduire-Compenser par la modélisation écologique participative

Composition du jury :

  • Mme Coralie CALVET, Chargée de recherche, CNRS, codirectrice de thèse
  • Mme Nathalie FRASCARIA, Professeure, Université Paris-Saclay
  • M. Pascal MARTY, Professeur, Maison française d’Oxford (Royaume-Uni)
  • M. Michel PERRET, Chargé de mission, Ministère de la transition écologique et solidaire, expert
  • M. Sylvain PIOCH, Maître de conférences habilité, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • Mme Anne RUAS, Directrice de recherche, Université Gustave Eiffel

Résumé de la thèse

L’objectif d’absence de perte nette de biodiversité constitue l’une des ambitions centrales de la loi française de 2016 sur la Reconquête de la Biodiversité, de la Nature et des Paysages. Dans la pratique, l’atteinte de cet objectif implique souvent la mobilisation de la séquence Éviter – Réduire - Compenser (ERC) dans le cas d’atteintes environnementales qui résultent de l’aménagement du territoire. L’application efficace de la séquence ERC à l’échelle des territoires souffre d'un manque de planification qui limite la réelle prise en compte des enjeux écologiques et le respect de toutes les étapes de la séquence.
Le principal objectif de ces travaux de thèse est d’étudier les contributions possibles de quatre outils écologiques – la génétique du paysage, l’ADN environnemental, la simulation numérique des dynamiques de populations et la télédétéction – à l’amélioration de l’application de la séquence ERC. Pour répondre à cet objectif, ce travail de thèse est structuré autour de trois axes de recherche.  

Le premier axe est dédié à l’analyse fine des méthodes d’évaluation de l’équivalence écologique qui constitue l’étape clef du dimensionnement de la compensation écologique. Sur la base d’analyses de la construction des 10 principales méthodes utilisées à l’échelle internationale, nous mettons en évidence des compromis entre la prise en compte des composantes écologiques et leur opérationnalité. Nous analysons ensuite les opportunités et les limites de l’intégration des outils dans ces méthodes pour améliorer la prise en compte des enjeux écologiques dans la compensation.
Le deuxième axe vise à tester empiriquement la mobilisation de l’outil de simulation numérique pour améliorer l’application de toutes les étapes de la séquence, et notamment de la phase d’évitement. Sur la base du cas d’étude de la métropole de Nîmes, nous testons les apports de cet outil à la fois pour améliorer la prise en compte de la fonctionnalité écologique du territoire, et comme support à la co-construction des stratégies de planification. Appuyé sur les démarches participatives de scénarisation prospective dans le cadre d’un projet de territoire concret, ce travail a permis de révéler les véritables apports des outils de simulation numérique pour l’élaboration d’une stratégie d’évitement partagée, comprise et acceptée par tous les acteurs du territoire.
Si les axes 1 et 2 montrent les apports des différents outils pour mieux prendre en compte les enjeux écologiques dans l’application de la séquence ERC, encore faut-il qu’ils soient mobilisés par les collectivités territoriales.
Le chapitre 3 vise à mieux comprendre les freins et les leviers à l’utilisation de ces outils dans les stratégies politiques de planification territoriale en identifiant leurs déterminants. Basés sur une série d’enquêtes qualitatives menées auprès des élus de 7 agglomérations, nous avons identifié différents verrous, en particulier : la faiblesse de l’engagement de l’élu pour l’intégration de la biodiversité dans l’aménagement, la méconnaissance des enjeux réglementaires associés à la séquence ERC et le décalage entre connaissance des actions mises en œuvre pour la biodiversité et la réalité de leur mise en œuvre.
Ces 3 verrous nous ont permis de proposer différentes pistes d’action pour améliorer l’intégration de la biodiversité dans l’aménagement du territoire, notamment la sensibilisation des élus aux enjeux de leur territoire et aux bénéfices de leur prise en compte planifiée ou la mise en place de formations sur les outils disponibles pour mieux appréhender et appliquer la séquence ERC.

Dernière mise à jour : 13/06/2022