Descriptif :
Les zones humides sont aujourd’hui parmi les symboles mondiaux de la biodiversité et leur préservation vu comme un enjeu majeur face aux effets multiples et combinés des changements globaux d’une part et des différentes modalités d’occupation et d’utilisation du sol (agricultures, urbanisations, tourismes, infrastructures, etc.) d’autre part souvent en situation de compétition pour l’accès aux ressources comme les eaux, les énergies, les capitaux ou encore le foncier. Les services écosystémiques, la labellisation environnementale, les solutions fondées sur la nature apparaissent comme les remèdes contemporains à ces situations abordées sous l’angle des conflits, du prisme de la crise ou encore du « paradigme » de la transition (écologique). La mise en lumière de ces milieux sur la scène et l’agenda politique international contraste fortement avec i) d’un côté leurs trajectoires historiques où elles étaient encore il y a peu des espaces « à assainir », ii) mais illustre aussi très bien les situations actuelles où leur difficile conservation reste d’actualité. Comment à la fois expliquer ce changement de représentation et la persistance des difficultés ? Cette communication à double voix se propose d’explorer les modalités pratiques de gestion et de gouvernance de ces deux types de zones humides au sein de leurs contextes géographiques et territoriaux aux différences très marquées. Les complexes lagunaires languedociens et les veredas du Cerrado brésilien serviront de support à la présentation.
Intervenants :
- Stéphane Ghiotti est géographe, Directeur de recherches au CNRS au laboratoire Art-Dev UMR 5281 (Université Paul Valéry – Montpellier III). Ses recherches portent sur la géographie des territoires de l’eau. Il s’agit d’appréhender à la fois les mécanismes sociaux d’appropriation et de contrôle des ressources mais aussi leurs conséquences pour l’organisation et le fonctionnement des territoires. Il a particulièrement travaillé en France sur les approches de gestion de l’eau par bassin versant et aujourd’hui sur la gouvernance des complexes lagunaires. Ses terrains d’étude sont localisés en Méditerranée en général et sur la France et le Liban en particulier.
- Ludivine Eloy est ingénieure agronome et géographe. Elle est actuellement chargée de recherche au CNRS (UMR ART-Dev, Montpellier). Ses recherches portent sur les pratiques de gestion des ressources associées à l’agriculture et à leurs interfaces avec les normes environnementales au Brésil (Amazonie et Cerrado). Grâce à des collaborations avec des collègues en SHS et en sciences de la vie (écologie, botanique, hydrologie), avec les responsables de politiques environnementales et de la société civile organisée, ses recherches explorent les dialogues possibles entre savoirs scientifiques et savoirs locaux et ont des applications pour la gestion des aires protégées.
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