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Conservation, utilisation, circulation

Icône de l'outil pédagogique Conservation, utilisation, circulation

Le livre ne saurait exister - c'est un truisme - sans écrit, c'est-à-dire sans auteur ni lecteur. Et d'ailleurs, les textes dans l'Antiquité ont connu la même histoire que l'imprimé : quand un texte n'était plus lu, il n'était plus copié, de la même façon qu'aujourd'hui il n'est plus édité. C'est dire que l'histoire du livre est intimement liée à celle du texte qu'il véhicule, c'est-à-dire à l'histoire des éditions. Cette histoire, à son tour, est à replacer dans le mouvement même de l'Histoire.

Pour dresser le bilan des pertes d'œuvres antiques, il faut d'abord considérer l'étendue du « phénomène » des bibliothèques à l'intérieur du monde gréco-romain. Il faut imaginer le réseau des innombrables bibliothèques publiques et privées de la Gaule à l'Italie de l'Afrique du Nord à l'Espagne, de l'Asie Mineure à la Grèce, sans oublier l'Égypte et, à partir d'une certaine date, Constantinople : les bibliothèques publiques de grande renommée, mais aussi les bibliothèques publiques des petites villes comme Tauromenium en Sicile (où l'on a découvert une inscription portant le catalogue de la bibliothèque locale), les bibliothèques des gymnases (d'Athènes à Timgad, de Carthage à Éphèse...) et enfin les bibliothèques privées : non seulement les immenses collections à la manière d'un Lucullus, d'un Atticus ou d'un Cicéron, mais aussi des collections plus modestes qui ne comprenaient que quelques titres.

Les conditions politiques n'ont pas toujours été favorables au livre : c'est ainsi que l'École platonicienne a été bannie d'Athènes par Justinien : les philosophes se sont alors enfuis en Perse, tandis qu' en 562 était dressé le bûcher des « livres des Grecs », attesté par Jean Malalas (p. 491 Dindorf). De même, un poème de Georges de Pisidie (c. 4 Sternbach) évoque la « renaissance » de la bibliothèque Patriarcale après 610, ce qui suppose sa destruction dans les années précédentes...

Indépendamment de ces circonstances extérieures en quelque sorte, se pose la question de savoir si les pertes se sont produites au hasard ou par suite d'un « choix » plus ou moins décisif, plus ou moins conscient, ou encore à l'instigation de « courants » intellectuels plus ou moins efficaces.


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