Le droit des minorités et les dangers du multiculturalisme en Europe

Question posée à Henriette Asséo :

À partir de 1989 en Roumanie, les initiatives politiques, associatives ont amené les Roms dans la diversité de leurs pratiques langagières et de leurs positionnements identitaires à se penser ou plutôt à être pensés comme un peuple avec une langue et une culture. Ceci était la condition nécessaire pour s'inscrire dans le seul cadre législatif qui leur était proposé c'est-à-dire le droit des minorités. La politique linguistique en faveur du romani commun dépasse le simple cadre de la Roumanie, mais se joue en grande partie au niveau européen dans ce qu'on pourrait appeler le multiculturalisme.

Quel regard portez-vous sur la façon dont les Tsiganes en Europe s'inscrivent dans cette logique du droit des minorités et du multiculturalisme ?

Comprendre l'extrait :

H.Asséo explique comment le multiculturalisme politique s'est développé en Europe après la Seconde Guerre mondiale et en réponse aux totalitarismes qui avaient érigé des sociétés fermées. Contrairement aux États-Unis où le multiculturalisme a permis l'intégration de populations très diverses, celui-ci s'est heurté en Europe à une tradition plus ancienne celle de l'appartenance nationale. Ainsi le multiculturalisme en Europe s'est traduit par du communautarisme et par la réactivation de réflexes racistes : antisémitisme, antitsiganisme.