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L’école cathédrale, l’école monastique

Icône de l'outil pédagogique L’école cathédrale, l’école monastique

Au Moyen Âge, à Byzance, un enseignement laïc, public et privé, demeure vivace et il y a donc eu une société laïque instruite, parfois même hautement lettrée, dédiée à la pratique de la lecture et de l'étude. À celle-ci reste confiée massivement la transmission des textes, même dans le cas où des membres de cette société, à la fin de leur vie, prennent l'habit monastique, emportant leurs livres avec eux dans leur monastère ou les y laissant en héritage.

À l'opposé, en Occident, le monastère, depuis le temps des grandes invasions, opère dans une société toujours moins lettrée, et même largement analphabète, car les anciens « gens de savoir » ont désormais disparu et les structures scolaires sont détruites. Le monachisme lui-même en vient à exercer, pour ainsi dire, une fonction de suppléance, transférant au fur et à mesure à son enseignement intérieur la production et les instruments de la culture écrite, tout en les inscrivant dans de nouveaux contextes et en les appliquant à de nouvelles finalités.

Ce n'est pas un hasard si, au moment où le monachisme en vient à cette étape, le modèle de Vivarium, depuis longtemps oublié, à travers les Institutiones de Cassiodore, a une incidence autrement importante sur le monachisme et la formation même de la bibliothèque quant au choix des titres. Les pratiques d'écriture et de lecture du monachisme occidental ont enrichi, finalement, de manière décisive, les fonds monastiques de livres. Durant l'Antiquité et le Moyen Âge, la formation de l'intellectuel chrétien, moine ou clerc, passe de la lecture, calée jusqu'à l'époque patristique sur le modèle païen, à l'écriture. Or l'acte d'écrire, dans les pratiques du monachisme qui remontent à saint Jérôme et à Cassiodore, entre dans les devoirs des moines, mais doit aussi coïncider avec l'acte de lire :

Scribantur libri, recommandait Jérôme aux moines, ut et manus operetur cibos et anima lectione saturetur, « qu'ils copient aussi les livres, pour que la main se procure la nourriture et que l'âme se rassasie de lecture » (11, 4).


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