La littérature d'oc

Une floraison de publications

De 1820 à 1848, nombreux sont les érudits amoureux de l'idiome natal qui se découvrent, comme Fabre d'Olivet, une vocation de troubadours.

Gustave Christophe Valentin, marquis de La Fare AlaisInformationsInformations[1]
  • Il en est ainsi de l'Alésien Gustave de la Fare-Alais :

    Ses Castagnados (première édition en 1844, seconde édition - posthume - en 1851) sont des récits poétiques de légendes populaires des Cévennes et aussi des poèmes lyriques, d'un romantisme nostalgique qui doit beaucoup à Lamartine.

C'est un peu le même profil, celui de notables cultivés amoureux de la langue, que l'on trouve chez

  • Jean-Joseph Diouloufet à Aix ;

  • Jacques Azaïs à Béziers...

Il en va de même avec certains de ceux qu'on appelle les « troubaires » :

Ce sont aussi des artisans acculturés en français et attachés à l'occitan :

  • Antoine Peyrottes le potier républicain de Clermont l'Hérault, Antoine Peyrottes (Photographie : Georges Souche)

  • Portrait de Jasmin ou le célèbre Jacques Boé, dit « Jasmin »,

    le poète coiffeur agenais, dont les romances généreuses et sentimentales enthousiasment longtemps les foules méridionales et qui suscitera des vocations nombreuses d'écriture d'autobiographies en vers, dont témoigne cette édition récente . Le texte de son œuvre Las Papillotos est disponible sur le site de l'Université de Provence . Comédien prodigieux, il aura donné dans sa vie des centaines de récitals publics de ses poèmes dans tout l'espace d'oc. Le public se bat pour venir l'écouter. Ses poèmes les plus populaires sont L'Avugla de Castèl-Culhièr, Françoneta, Maltra l'innocenta, qui racontent les infortunes d'héroïnes vertueuses.

Jasmin - mos sovenirs
  • le Marseillais Victor Gelu : petit bourgeois déclassé, il composa, entre 1838 et 1866, 37 poèmes, dont 33 chansons. Dans chaque chanson, Gelu fait parler un homme ou une femme du petit peuple marseillais, doté d'un nom, d'une profession et d'une problématique liée à sa situation. Ses chansons dénoncent le modernisme, la première révolution industrielle qui condamne à la disparition le monde artisanal et pré-industriel de sa jeunesse. Son esthétique est d'un vérisme absolu, aussi bien sociologique que linguistique. Mais elle est plutôt du côté de l'esthétisme bourgeois que du populisme révolutionnaire. Gelu prend la langue à l'état brut, dans le fossé, pour en faire poésie, comme on prend de la boue pour la transmuer en or, mais sans aucune perspective renaissantiste. Convaincu de sa disparition prochaine, il refuse toute norme.

    Fòra ! lo sang que nos rèsta a lo bolh !

    Fòra ! sangsús, qu'avètz la gòrja plena !

    Fòra ! bochièrs, gras de nòstra codena !

    Fòra ! a son torn lo bestiau pren lo foei !

    Dehors ! Le sang qu'il nous reste bouillonne ! Dehors, sangsues qui avez la gorge pleine  !

    Dehors ! Bouchers, gras de notre couenne !

    Dehors ! À son tour le bétail prend le fouet !

    Victor Gelu connaît aujourd'hui en Provence - surtout autour de Marseille - un regain d'intérêt. En témoigne cette édition récente, ainsi que cette vidéo disponible sur internet.

    Consultez le texte des chansons, en ligne sur le site de la BNF.

  1. Source : Wikipedia Licence : Domaine Public

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