La littérature d'oc

D'abord était le latin

Pour tenter de définir les grands initiateurs que furent les troubadours, deux formules s'imposent à l'esprit : « l'Europe des poètes est née occitane » (Robert Lafont) et « Les troubadours sont l'Éducation sentimentale de l'Europe » (Aurelio Roncaglia) et dans toutes deux l'Europe est le signe de la modernisation d'un ensemble qu'on appelait en ce temps-là plutôt la chrétienté. La plus grande partie de ce vaste ensemble était également unie par une langue, le latin. Au XIe siècle, quand commence à se faire entendre la voix des premiers troubadours connus, il y a déjà longtemps que le latin, restauré par Charlemagne, n'est plus la langue des peuples, le plus souvent désignée par « roman » en occident, mais la langue de l'Église et des clercs, hommes d'église, mais aussi simplement intellectuels. On n'écrit qu'en latin qui est la langue de la dignité de l'écriture : dans la vie de tous les jours, le clerc parle roman et écrit latin, ce qui a le mérite de faciliter la circulation des textes et des idées. Le support matériel de l'écriture, le parchemin, très coûteux, n'est pas pour rien dans l'exclusion de la langue vulgaire (= du peuple) des manuscrits, rédigés par des spécialistes, les copistes.

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