Message à l'attention des personnels enseignants et administratifs
Chères et chers collègues
Comme annoncé lors des précédents messages, je m’adresse de nouveau à vous pour apporter quelques informations sur l’université, en plus de celles, régulièrement mises à jour, que vous avez pu avoir sur le site de l’établissement ou des courriers institutionnels que la DGS ou la direction de la communication vous ont adressés ces derniers jours.
Nous le savons désormais : le temps du confinement est destiné à se prolonger au moins quinze jours, mais au-delà encore, selon toute vraisemblance. Cela ne rend que plus nécessaire ce lien épistolaire pour continuer à faire communauté et partager les informations. L’isolement forcé ne signifie évidemment pas l’inaction. Tous les services et toutes les composantes ont continué à œuvrer à distance en vue d’assurer une continuité fonctionnelle de nos activités et la plupart des collègues, en dépit des difficultés de tous ordres, ont trouvé un modus operandi qui permet à l’institution de surmonter les contraintes de la distance et de l’éloignement. C’est pour moi un plaisir autant qu’un devoir que de vous remercier pour cet investissement et cette adaptation remarquable à une situation inouïe. Je sais, pour échanger avec certains d’entre vous, combien tout cela est parfois difficile, notamment avec les enfants à garder ou des parents âgés isolés. Je sais aussi que certains collègues, étudiants ou leurs proches luttent contre le virus. Je leur adresse l’expression amicale de notre solidarité collective.
Des échéances importantes se profilent qui vont nécessiter des décisions. Certaines sont cadrées par une nouvelle réglementation législative, comme les reports de concours par exemple, d’autres seront prises localement en respectant les instances démocratiques. Même si les ordonnances du 27 mars ouvrent la voie à des procédures dérogatoires au droit ordinaire en raison de la crise sanitaire, nous continuerons par choix politique à réunir les instances démocratiques, institutionnelles et décisionnaires de l’université. Dans les jours qui viennent, un conseil des composantes, un CHSCT, un CT, un CAC, un CEVU et un CA seront convoqués. Toutes ces instances se réuniront à distance, avec les difficultés inhérentes à l’exercice, mais les discussions et les votes garantiront le niveau nécessaire de participation démocratique à la prise de décisions.
Examinons quelques-unes des échéances à venir pour lesquelles des décisions sont attendues.
Avant toute chose, rappelons que les mandats des conseils centraux et de la présidence sont prolongés d’office par une ordonnance du 27 mars jusqu’au 31 décembre 2020, à charge pour les établissements concernés, dont le nôtre, de tenir leurs élections durant cette période. Pour des raisons techniques autant que réglementaires, il ne sera vraisemblablement pas possible de tenir les prochaines élections avant le mois de novembre (les étudiants doivent être inscrits pour participer à ce scrutin). En accord avec le comité électoral consultatif, nous fixerons et communiquerons les dates des scrutins prochainement. La Daji y travaille.
Les mois d’avril et mai sont des mois très chargés traditionnellement dans le calendrier universitaire : examens du second semestre, campagne de recrutement des enseignants-chercheurs et des personnels administratifs, CPE, entre autres. Notre objectif est de tenir ce calendrier, fût-ce en le décalant lorsque c’est nécessaire ou possible. Certaines dates-limites ont déjà été repoussées nationalement, comme celles du dépôt de candidatures pour les enseignants-chercheurs (9 avril) ou des concours de recrutement de l’ITRF (à une date non encore fixée par le ministère). Pour l’Aenes, la CPE est maintenue le 9 avril.
A ce jour, en accord avec le vice-président du conseil scientifique, nous maintenons les comités de sélection qui pourront se tenir à distance pour les deux sessions, d’abord d’examen des dossiers, ensuite de classement (c’est une nouveauté que les ordonnances ont rendue possible). Nous travaillons à la sécurisation juridique de ces procédures nouvelles. Le recours à un huissier qui certifiera la sincérité et la confidentialité des votes paraît une hypothèse envisageable.
L’autre grande échéance qui mobilise beaucoup d’énergie est celle des examens du second semestre. Les collègues comme les composantes ont été sollicités pour faire parvenir des MCC alternatives. Il est désormais quasiment impossible d’imaginer des examens en présentiel. C’est donc vers des examens à distance qu’il faut faire porter les efforts. Un conseil des composantes et un CEVU discuteront et trancheront sur ce sujet. Le vice-président en charge du CEVU a fait parvenir un premier document de travail au conseil des composantes qui sera complété prochainement par un second qui liste les options possibles et les modalités d’accompagnement par l’Atelier, si des collègues se sentent démunis en la matière. Ces documents une fois validés par les instances seront diffusés à tous les collègues. Rappelons que les examens à distance ne signifient pas automatiquement des examens numériques, même si ce sera l’option la plus fréquente, mais que l’envoi de copies papier demeure possible.
La crainte d’une fracture numérique qui rendrait les examens inéquitables est réelle. Nous allons proposer d’y répondre d’une part, en prêtant un grand nombre d’ordinateurs (près de 400 seront disponibles), d’autre part, en équipant les étudiants de clé 4G, s’ils ont des problèmes de connexion ou de forfaits limités. Cela ne réduira pas toute la fracture, mais devrait la combler en grande partie. L’enquête unique (mais désormais copiée par d’autres universités) que nous avons lancée auprès de tous nos étudiants pour voir ce qu’étaient leurs fragilités numériques nous a permis d’ajuster nos réponses à leurs difficultés.
Enfin, cette période de suspension de l’activité universitaire classique et de fermeture de l’activité économique accroît l’urgence d’une réponse à la précarité de nos étudiants. Là encore, nous sommes dans l’action. En partenariat avec le CROUS, nous allons renforcer le dispositif de soutien direct aux étudiants en difficulté, en leur proposant des bons d’achats de produits alimentaires ou de première nécessité. Le Crous a déjà commencé ; nous allons y contribuer matériellement en apportant notre soutien financier au Crous qui est le mieux équipé pour gérer l’aide sociale, même lorsque les étudiants ne sont pas boursiers.
Des efforts remarquables ont été réalisés en faveur des étudiants internationaux ou de nos étudiants à l’étranger que la Drif a pu suivre individuellement. Les composantes font de même avec leurs étudiants et en particulier les stagiaires à qui l’on doit apporter une aide et une réponse, surtout lorsque le stage s’est arrêté et que les ressources escomptées ne sont plus garanties. Nous y travaillons pour que les ruptures de stages ne soient pas synonymes de précarité accrue, au-delà de l’inquiétude sur la validation de la formation. Des soutiens et un suivi importants ont été également apportés aux étudiants en situation de handicap par les services concernés et par les composantes.
Pour tous ces étudiants fragilisés, nous nous efforçons de rendre efficace et réactive notre aide, mais nous pouvons encore nous améliorer. Nous nous y emploierons.
Même si l’incertitude prévaut toujours sur des échéances importantes dans notre vie universitaire, que le confinement n’a pas fini de produire ses effets sur la crise sanitaire et qu’il est encore trop tôt pour imaginer les formes de sortie de la crise, nous pouvons nous réjouir des efforts collectifs que la communauté universitaire a menés pour accompagner nos étudiants et leur permettre de continuer à se former et à réussir leur semestre. Le mois qui s’ouvre sera décisif et à coup sûr délicat. Il mettra à l’épreuve notre solidarité. Soyons unis pour en sortir renforcés.
Prenez soin de vous et des autres
Avec mes sentiments dévoués et cordiaux
