Communiqué du Président de l'Université Paul-Valéry - Vendredi 20 mars 2020

Message à l'attention des personnels enseignants et administratifs

Chères et chers collègues

J'espère que votre expérience du confinement reste acceptable et que vous trouvez un modus vivendi supportable dans votre appartement ou votre maison, surtout lorsqu'il s'agit de veiller aussi à la continuité pédagogique des petits et grands privés d'enseignement en présentiel.

La situation particulière que nous connaissons suscite régulièrement des questions nouvelles. Certaines sont d'ordre pédagogiques ou de recherche, d'autres plus administratives. Pour le volet pédagogique, vous avez reçu hier un courrier du vice-président en charge du CEVU qui a rappelé les dispositifs en cours d'élaboration, notamment pour les examens, dans l'attente d'une validation de ces modalités alternatives par le CEVU. Qu'il me soit permis ici d'ajouter une précision au texte clair et bienvenu que Julien Vidal a envoyé : les suggestions évoquées n'ont d'autres visées que d'éclairer les collègues sur les choix possibles parmi les modalités alternatives dans Moodle. Il est bien sûr de la seule responsabilité des enseignants de définir la façon dont ils entendent évaluer leurs cours. J'entends, par exemple, des collègues dire qu'ils ont trouvé des accords avec leurs étudiants dans le cadre d'enseignement en petits effectifs et qu'ils ne passeront pas par Moodle. Tout est acceptable dès lors que le CEVU l'aura entériné car l'autonomie pédagogique nécessite néanmoins la validation des modalités alternatives par les instances réglementaires de l'université. 

Les dispositifs présentés par le VP CEVU seront les seuls cependant qui pourront bénéficier d'un accompagnement technique et logistique. Par ailleurs, nous lançons une enquête auprès de tous nos étudiants pour connaître leur situation à l'égard des accès numériques. Ses éléments seront précieux pour savoir comment adapter les examens à distance à l'égard d'un public empêché. Nous vous tiendrons informé.es. de ces résultats.

Il n'y a pas que l'enseignement qui se trouve perturbé et suspendu. Les activités de recherche souffrent évidemment de cette quasi-fermeture de l'université. Je tiens à rassurer les collègues qui auraient des colloques ou séminaires prévus durant cette période de confinement; nous veillerons à ce que les crédits prévus et non consommés pour ces projets différés soient reportés sur le budget 2021 et rendus disponibles.

Enfin, il est un dernier sujet qui suscite discussions et questions légitimes; il s'agit de la rémunération des vacataires et des tuteurs étudiants. J'avais déjà indiqué que l'université s'engageait à payer tous les enseignements et soutiens prévus. Reste cependant la question pendante du moment où la mise en paiement sera effective. Il faut rappeler à ce sujet que l'université n'a pas la main sur tout le processus. Nos services font remonter à direction régionale des finances (DRFIP) les états liquidatifs des heures à payer, mais c'est la DRFIP qui assure le versement sur le compte bancaire des personnes. Or, la DRFIP nous a informé qu'en raison de l'absence de personnel, elle se voyait contrainte de ne mettre en paiement que les rémunérations principales des titulaires et des contractuels et qu'elle devait surseoir au paiement des vacations et même à la part variable des rémunérations (heures complémentaires ou changements d'indices). On nous annonce au mieux des acomptes pour les vacataires. Ce n'est évidemment pas satisfaisant et nous avons fait remonter auprès de notre tutelle le caractère injuste de cette mesure, même si elle s'explique par le fonctionnement dégradé qu'impose la crise sanitaire dans les administrations. C'est cependant d'autant plus inacceptable que conformément à la convention de "Paie à façon" signée par chaque établissement, seul l'agent comptable vise et engage sa responsabilité, la DRFIP étant simple prestataire. On pourrait dès lors espérer une plus grande souplesse de la DRFIP puisque le travail de contrôle est fait en interne. Nous allons maintenir notre demande à l'échelle des universités pour que cette décision (qui d'ailleurs pourrait se reproduire sur la paie ultérieure, si la situation ne s'améliorait pas) soit amendée. Ce ne sera pas facile car la décision de la DRFIP concerne évidemment tous les ministères et pas seulement le MESRI.

Comme souvent, les crises redoublent leurs effets sur les personnes les plus fragiles et vulnérables; l'université Paul-Valéry fera son maximum pour que nos collègues et étudiants les plus en difficulté ne soient pas encore pénalisés par les effets collatéraux de cette gestion de crise et nous étudierons des solutions pour réduire les conséquences de ces perturbations. Notre université est solidaire; elle l'a d'ailleurs prouvé hier en donnant au CHU de Montpellier plus de 250 masques FFP2. C'était une contribution de notre communauté universitaire aux efforts des soignants et une manifestation concrète de notre solidarité à leur égard. C'est cette même solidarité que nous essayons de mettre en oeuvre à l'échelle de notre université.

Très cordialement

 

Patrick Gilli
Président de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3

Dernière mise à jour : 17/04/2020