Madame Frédérique RAY
Soutiendra jeudi 9 juin 2022 à 15 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Psychologie spécialité Psychologie sociale
Titre de la thèse : Citoyen néolibéral, sujet dépolitisé ? De l'implication psychosociale de l'idéologie néolibérale sur les comportements politiques : le rôle de la justification du système et de la perception de contrôle
Composition du jury :
- Mme Maya BECKER, Maîtresse de conférences habilitée, Université Toulouse Jean-Jaurès
- M. Fabrizio BUTERA, Professeur, Université de Lausanne (Suisse)
- M. Olivier CODOU, Maître de conférences, Université de Rouen Normandie, codirecteur de thèse Mme Isabelle MILHABET, Professeure, Université Côte d’Azur
- M. Daniel PRIOLO, Maître de conférences habilité, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
- M. Patrick RATEAU, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Résumé de thèse
L’idéologie néolibérale est fréquemment théorisée comme un facteur de dépolitisation des citoyens. Néanmoins, les travaux explorant empiriquement ses effets sur des attitudes et des comportements politiques sont rares. Cette thèse a donc pour objet l’étude des implications psychosociales de l’idéologie néolibérale, comprise comme un ensemble de valeurs (i.e., idéographie) conditionnant une conception particulière de la personne (i.e., conception néolibérale du sujet). Afin d’éclairer la manière dont cette idéologie peut influencer les attitudes des personnes (e.g., justification du système) et leurs comportements politiques, 9 études ont été menées. Les deux premières études ont mis en évidence l’association entre l’adhésion aux valeurs néolibérales, la justification du système et les comportements politiques (i.e., manifestation et vote). Consécutivement, 5 études expérimentales ont été réalisées afin de vérifier la nature causale de la relation entre l’idéologie néolibérale et la justification du système. Plus encore, ces études visaient à éclairer le rôle du contrôle personnel perçu comme mécanisme explicatif de cette relation. Les résultats ne permettent pas de conclure sur l’ensemble de la médiation mais étayent l’hypothèse selon laquelle le contrôle personnel perçu constitue un antécédent à la justification du système. Enfin, les deux dernières études expérimentales explorent les effets de l’idéologie néolibérale et de la justification du système sur les intentions comportementales des sujets face à des problématiques systémiques (i.e., inégalités de genre et crise climatique). Les résultats indiquent que l’idéologie néolibérale, en tant qu’idéologie justificatrice, favorise des réponses individuelles, normatives et non-disruptives. Dans son ensemble, cette thèse fait apparaitre que l’idéologie néolibérale favorise un « citoyen minimal », figure individualisée polarisée autour de la liberté individuelle, à l’opposé d’un « citoyen agent social » polarisé autour de la liberté politique.







