Communiqué du Président de l'Université Paul-Valéry - Vendredi 24 avril 2020

Message à l'attention des personnels enseignants et administratifs

 

Chères et chers collègues

La semaine dernière, je vous tenais informés des décisions du CEVU en matière de nouvelles modalités de contrôle des connaissances du second semestre et des efforts que tous les services et composantes menaient pour assurer la bonne tenue de ces échéances prochaines. J'évoquais notamment tout le travail remarquable entrepris par les composantes et les services concernés (DES, DMG, DEVAP, DSIN) pour soutenir les étudiants privés en tout ou partie d'accès à internet ou au réseau et leur offrir des moyens de compenser la fracture numérique. La cartographie fine des besoins a pu ainsi être complétée. Je reviens aujourd'hui vers vous pour vous apporter les informations complémentaires sur la situation dans notre établissement et préciser quelques éléments sur les perspectives qui se profilent. 

D'abord, sur le plan sanitaire, je suis heureux de vous confirmer que nous n'avons pas connaissance de collègues ou d'étudiants qui seraient touchés gravement par le virus. Les cas connus n'ont pas, et on s'en réjouit, nécessité d'hospitalisation. Bien sûr, le confinement pèse sur beaucoup, en particulier sur les étudiants demeurant en chambres universitaires. Notre université, aux côtés du CROUS, mène des actions très concrètes de soutien matériel autant que psychologique auprès de ces étudiants, en particulier des étudiants internationaux réfugiés, grâce au suivi inlassable de la DRIF. Pour les plus précaires, notre partenariat avec le Secours populaire dans le cadre de l'épicerie solidaire que nous avions créée, permet d'apporter des paniers repas ou de première nécessité très régulièrement. Le VP Vie de campus diffusera prochainement un bilan de l'ensemble de nos initiatives qui témoignent de l'investissement que l'université autant que le CROUS ont apporté à ce public fragile pour ne pas le laisser en déshérence. Le travail des médecins, infirmières et psychologues du SUMPS est également admirable et mérite toute notre reconnaissance. Notre université est solidaire et le démontre tous les jours.

Toutes les directions contribuent à cette efficacité collective : la DRH, la DAJI, la DAFPA, l'Agence comptable ou la DPMI. Pour être parfois moins visible, leur investissement n'en est pas moins remarquable et rend d'insignes services à notre communauté, qu'il s'agisse de la préparation des comités de sélection, du suivi financier des opérations ou des commandes de matériels à prévoir pour la mise en sécurité des sites et des agents. Qu'elles en soient très sincèrement remerciées.

Bien évidemment, nous demeurons focalisés sur la préparation des examens; le travail pour en affiner les modalités s'est poursuivi toute la semaine entre les UFR et les collègues. Dans le même temps, la distribution des ordinateurs et des cartes 4 G, à Montpellier comme à Béziers, s'est déroulée sans encombre et l'opération se poursuivra toute la semaine à venir. Le dispositif mis en place est à la hauteur du défi et je remercie tous les collègues, en particulier la DMG, en bout de chaîne logistique, pour les réalisations accomplies qui honorent notre université et notre service public.

Nous préparons sans relâche la mise en oeuvre de ces examens; l'Atelier de la DINN a proposé et continue de proposer un accompagnement tout à fait remarquable, à la fois à destination des enseignants et des étudiants et informe régulièrement la communauté des nouveautés qu'il réalise. Les webinaires qui ont eu lieu cette semaine ont été des succès et témoignent de l'implication d'un grand nombre de collègues pour s'approprier les nouveaux dispositifs. C'est un motif d'espoir pour la réussite des évaluations à venir. Les tutoriels restent naturellement accessibles à ceux qui n'auraient pas pu assister aux présentations en ligne et en direct. J'adresse à tout le service de l'Atelier mes chaleureuses félicitations.

Au-delà de l'échéance des examens, objet prioritaire, pour l'heure, de notre attention collective, notre université a commencé le travail préparatoire au déconfinement dont le début a été fixé par le président de la République au 11 mai. Je sais à ce propos que les attentes sont fortes. Je voudrai ici préciser quelques points à la fois d'information et de méthode.

Dans les jours qui viennent, le MESRI doit communiquer aux universités des principes généraux de déconfinement, mais d'ores et déjà, il faut avoir en tête qu'il n'y aura pas, au 11 mai, un retour massif des personnels sur les campus. La règle qui continuera à s'appliquer sera celle du télétravail, partout où cette modalité est possible. J'ai convoqué pour le 4 mai un CT, élargi au CHSCT, pour discuter avec les organisations syndicales des principes à appliquer pour un éventuel déconfinement et voir avec elles les points de vigilance ou d'inquiétude qu'il importe de lever avant d'autoriser quiconque à revenir sur les campus. La priorité fondamentale sera celle de la sécurité des agents comme, plus tard, des étudiants lorsque ces derniers seront de nouveau sur les sites (c'est-à-dire, au mieux, en septembre). Vous le comprenez aisément, à ce jour, beaucoup d'incertitudes rendent complexes les prises de décisions. Les services administratifs, techniques et de bibliothèque vont travailler, sous l'égide de la DGS, à clarifier les conditions matérielles d'un éventuel retour d'agents dans les bureaux. Si retour il doit y avoir, il se fera très graduellement et sous réserve que l'activité concernée n'est pas télétravaillable. Je reviendrai vers vous prochainement pour expliciter ces conditions d'un retour nécessairement très partiel et très graduel sur site, une fois terminés les travaux préparatoires avec les services et les discussions avec les syndicats engagées. Les questions sont nombreuses (conditions de sécurité, quantité de masques, cheminements sur les campus, aménagements des bureaux, etc.) et toutes, à multiples facettes (sanitaires, logistiques, psychologiques).

La question de la reprise des activités de recherche commence à se poser également. Ce matin, en présence du VP CS et de la DGS, nous avons échangé avec les directrices/directeurs d'unités de recherche. Je sais leur souhait de reprendre le chemin des laboratoires, à la fois pour leurs doctorants, leur personnel et leurs collègues. Je sais aussi les fortes expectatives pour le réinvestissement des activités de terrain que beaucoup d'entre vous avaient prévues à la fin des cours et des évaluations. Reste que la même précaution s'impose : non seulement, il n'y a rien de changé avant le 11 mai (confinement oblige), mais au-delà du 11 mai, des retours partiels sur site seront liés à des activités qui requièrent impérativement une présence physique; la restriction est d'autant plus compréhensible que les bibliothèques resteront fermées, même si nous allons travailler à un service de prêt d'ouvrages sur réservation. Les missions en France demeureront encore un temps difficiles à garantir; quant aux missions à l'étranger, à la fois entrantes et sortantes, il faut d'ores et déjà envisager l'hypothèse qu'elles ne seront pas autorisées pendant toute l'année 2020, en dehors de l'espace Schengen. Sur tous ces sujets et compte tenu des contraintes que j'évoquais, un groupe de travail piloté par le VP CS, en compagnie de la DGS et la directrice de la DRED, va discuter avec les directrices et directeurs des modalités possibles de retour sur site, en particulier à St-Charles. Je les en remercie grandement.

Vous le voyez, la date du 11 mai se prépare dès à présent, mais elle ne sera que le début d'un processus très graduel : nous continuerons, au moins jusqu'à l'été, à fonctionner selon des modalités qui ne seront guère différentes de celles actuelles, peut-être seulement allégées de quelques autorisations de sorties de son domicile ou d'accès ponctuels à son lieu de travail. Dans la phase complexe qui s'ouvre (probablement plus complexe encore que le confinement parce qu'apparemment moins normative), il importe plus que jamais de veiller aux conditions de sécurité de tous et de discuter en amont de leur application avec le plus grand nombre. Des contraintes multiples, parfois contraires mais toutes légitimes, vont s'exercer. Ce sera toujours à l'aune de la sécurité que nous devrons prendre les décisions le plus collectivement possible. La nouvelle vie qu'impose la pandémie nous incite à être à la fois réactifs et imaginatifs dans les réponses à apporter. Personne ne se satisfait du confinement et nous tous voulons retrouver le chemin de notre université. C'est à ce retour intelligent parce que contrôlé, compris et accepté que nous allons tous travailler.

Avec mes sentiments très dévoués.

 

Patrick Gilli
Président de l'Université Paul-Valéry Montpellier 3

Dernière mise à jour : 26/04/2020