Handi-Études : vers une nouvelle dynamique inclusive

Chargée de mission handicap depuis septembre 2021, Sylvie Canat Faure œuvre à la mise en place d'une politique encore plus inclusive, au sein de l'Université, pour les étudiants porteurs de handicaps, en lien avec le service Handi-Études dirigé par Chloé Favard.

Le SAE-SH (Service d’accueil des étudiants en situation de handicap) devient Handi-Études, qu’est-ce que cette nouvelle dénomination change à la mission du Service ?

Sylvie Canat Faure : Cette nouvelle dénomination accompagne une volonté inclusive diversifiée. Handi-Études n’est qu’une déclinaison de Handi-UPVM3. Les missions restent les mêmes mais nous mettons l’accent sur la co-construction d’un projet personnalisé universitaire avec l’étudiant·e en situation de handicap en respectant une approche écologique. Conjointement, nous allons développer Handi-Formations (avec une série de conférences ouvertes à tous – en ligne), Handi-Insertion avec le SCUIO-IP, Handi-Accessibilité (RPA…), et bien sûr nous travaillerons également avec la bibliothèque (pour mettre en place Handi-Ressources), avec le service des sports (Handi-Sport), avec le théatre (Handi-Culture), etc. Dans chaque service, des référents Handicap ont été nommés ou se sont proposés pour porter cette politique inclusive.

 

Pouvez-vous nous rappeler globalement ce que recouvre la notion de “situation de handicap” ? 

Sylvie Canat Faure : La situation fait appel à un paradigme environnemental s’appuyant sur les conceptions du handicap impulsées par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. ». La situation sous-entend que le handicap n’est pas une identité du sujet épinglée à sa singularité. La dimension médicale de certaines situations n’est pas à dénier mais l’université se doit de proposer des adaptations et des didactiques permettant d’enjamber les différences et les obstacles.
Comme je l’ai déjà souligné, notre approche sera écologique, c’est-à-dire pensée avec le sujet lui-même et son environnement universitaire (salles, didactiques, vie universitaire, vie culturelle…).

Handi-Études doit être là comme lieu transitionnel entre des besoins dits ordinaires de tout étudiant
et des besoins spécifiques pour des situations plus complexes.

Quel état des lieux faites-vous de la situation de handicap dans notre université ? Et qu’en est-il des personnels ?

Sylvie Canat Faure : Nous avons de plus en plus d’étudiants en situation de handicap. Les problématiques évoluent et les demandes de la part des étudiants ou des personnels sont multiples. Handi-Études doit être là comme lieu transitionnel entre des besoins dits ordinaires de tout étudiant et des besoins spécifiques pour des situations plus complexes. Des ponts symboliques doivent se construire afin de lever certains malentendus ou certains vécus de victimisation ou d’assujettissement. Changer ses pratiques n’est pas chose facile, faire une place à la différence, être attentif à de nouveaux besoins peut être déstabilisant. Handi-Études et Handi-Formation ont à prendre en compte toutes ces demandes. La vulnérabilité est bien partagée par tous… Le personnel pourra se former en suivant les journées Handi-Formations. Nous avons rencontré toutes les UFR l’année passée et les services, nous poursuivrons nos échanges avec tous. Nous avons découvert un personnel très accueillant et prêt à faire bouger les frontières et à trouver des solutions pour lever un maximum de freins pouvant entraver les études. Les personnels ont beaucoup d’idées et nous les invitons à nous les communiquer et à échanger avec nous.

 

Hormis les aménagements pédagogiques et d’accessibilité, existe-t-il d'autres types d'aménagements ou d’accompagnements nouveaux prévus ?

Sylvie Canat Faure : Oui le circuit d’accueil, d’écoute et d’accompagnement a été modifié. Pourquoi ? Pour responsabiliser l’étudiant en situation de handicap et pour élaborer un parcours universitaire personnalisé. Nous ne distribuons pas des « produits inclusifs » de type tiers temps, ordinateur, preneur de notes… nous voulons co-construire un parcours ensemble afin que les personnes concernées soient auteurs/autrices de leur projet et de leurs études tout en ayant des personnels ressources et des étayages proposés.

 

Certaines problématiques appellent peut-être des coopérations multiples et élargies, un mot sur les partenariats existants ou possibles en vue d’actions communes ?

Sylvie Canat Faure : Oui beaucoup de partenariats sont envisagés. Nous travaillons en grande proximité de fonctionnement avec le CRA (Centre de ressources autisme - CHU), avec le rectorat, avec le réseau national Aspie-Friendly, avec de nombreux partenaires du médico-social et associatifs. Plusieurs conventions de mécénat ont déjà été passées avec de grands groupes.

Dernière mise à jour : 28/09/2022