À l’occasion de la célébration du vingtième anniversaire de l’IRCL, le spectacle Scènes de médecine dans l’opéra-comique joué par huit élèves du Conservatoire, des départements Théâtre et Musicologie de l’UFR 1 et réalisé par la compagnie Théâtre du Matin sera donné le 16 juin à Saint-Charles.
En 2022, l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières (IRCL) organisait un hommage à Molière pour le quadri-centenaire de sa naissance, intitulé « Lire, dire, jouer Molière » (voir lien ci-contre). C’est dans le cadre du colloque-festival intitulé « Scènes de médecine chez Molière. Fortune et modèles européens » (voir lien) qui s’est déroulé à Pézenas, en mai 2022, que le spectacle Scènes de médecine dans l’opéra-comique a été montré au public révélant ainsi la richesse et la longue portée des figures de médecins du corpus moliéresque.
Le théâtre au service d’une expérience professionnalisante
Le spectacle réunit de larges extraits de deux opéras-comiques de la foire créés la même année, en 1758, par la même troupe : Le Docteur Sangrado (livret de Louis Anseaume, musique de Egidio Duni et Jean-Louis Laruette) et Le Médecin de l’amour (livret de Louis Anseaume, musique de Jean-Louis Laruette).
À travers eux, le public découvre le talent singulier des acteurs de la foire. « C’est cet aspect du théâtre, souligne Gabrielle Ordas, metteure en scène et professeur agrégée de Lettres classiques, qui m’a tout d’abord intéressée : j’avais commencé ma vie de comédienne avec la commedia, pour ne plus jamais l’aborder, ce retour aux planches populaires m’a séduite, d’autant qu’il s’accompagnait d’un travail sur la musique et le chant. »
C’est en lisant les livrets de Louis Anseaume que la metteure en scène a découvert la richesse et la subtilité de ce qu’elle qualifie de « fumet » moliéresque où on découvre des phrases à peine déguisées de Tartuffe, du Médecin volant de L’Amour médecin. « Le projet du spectacle, poursuit-elle, c’était que le spectateur sorte incapable de dire où ça chantait et où ça parlait. J’ai donc fait le pari que la bonne formule n’était pas de recruter des chanteurs lyriques auxquels je donnerais quelques trucs de comédiens, mais bien plutôt de faire travailler la voix et le jeu chantés à des comédiens déjà bien avancés. »
Cette orientation est devenue une source d’inspiration régulière pour la compagnie Théâtre du Matin, où chacun apporte son expertise : Benjamin Frouin et Patrick Taïeb, pour la direction musicale et Laurence Magnanelli qui a signé les costumes de grands metteurs en scène (Lucrèce Borgia, Jean-Louis Benoît, 2014) pour les costumes.
Un partenariat culturel et de recherche
Spectacle monté avec le soutien de la Cité des Arts, de ses pôles Théâtre et Musique ancienne, Gabrielle Ordas a fait appel au jeune talent de huit élèves du Conservatoire et des départements de Théâtre et de Musicologie de l’UFR 1 de notre université.
Le succès du spectacle qui a su rencontrer son public à plusieurs reprises depuis plus d’un an (au Lycée Lafontaine, Paris XVIe ; à la grange de Vacheresse-les-basses, Eure et Loir ; au Collège Clémenceau, Montpellier…) doit beaucoup aux recherches musicologiques de l’IRCL, notamment à tout le travail méticuleux et expert de « recréation historiquement informée », à savoir la reconstitution du jeu et de l’interprétation d’époque.
Expérience créative et professionnalisante pour nos étudiants, la troupe du Théâtre du Matin a d’autres projets d’opéra-comique des Lumières et compte poursuivre sa collaboration en recherche-création au sein de l’IRCL.
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Etudiants et élèves comédiens et musiciens participants au spectacle : Perceval Belot, Benjamin Frouin, Tristan Gourmanel, Tom Koudlanski, Tao Lelièvre, Monica Lopez, Ivane de Raulin, Pauline Ruiz-Touzellier, Candice Tejedor, Adrien Vigne. |
