Paul-Valéry labellisée DD&RS jusqu'en 2026

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Le label DD&RS de l'Université Paul-Valéry vient d'être prolongé pour trois années supplémentaires. Valérie Le Chenadec, directrice de la transition écologique et sociétale, rappelle le processus qui a permis ce renouvellement et les enjeux qu'il implique pour notre communauté.

Labellisée DD&RS depuis 2019, l'Université Paul-Valéry vient de voir son label renouvelé pour la période 2023-2026. S'agit-il d'une simple formalité ou d'une véritable remise à plat des actions portées par notre université en matière de développement durable et responsabilité sociétale ?

Le label DD&RS, obtenu grâce à une évaluation des activités réalisées sur la base du référentiel DD&RS (outil de pilotage des démarches de Transition écologique des établissements de l’ESR), s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue. Ce renouvellement n’est donc pas une simple formalité, il vient saluer la progression de notre université sur les aspects de gouvernance, formation, recherche & innovation, gestion environnementale et politique sociale depuis 2019. A noter que l’implication de plus en plus forte des parties prenantes internes (directions, composantes réseaux des référents) a permis une augmentation du niveau de performance (+1 point) de la partie formation et de la partie recherche & innovation – passant ainsi du niveau 2 au niveau 3 sur une échelle de 5.

Notre établissement est en parfaite cohérence avec une politique DD&RS annoncée et déclinée à tous les niveaux de l’organisation et présente un parfait équilibre entre les axes évalués. Les ambitions DD&RS qui ressortent des engagements contractuels de l’établissement sont le signe d’une démarche systémique revendiquée et assumée.

Quels sont les critères retenus par le comité de labellisation et en quoi notre université a-t-elle progressé, depuis 4 ans, dans ces domaines ?

Les critères retenus par le comité de labellisation sont multiples. Il existe des critères de recevabilité et d’éligibilité du dossier.

En matière de recevabilité, 4 critères portent sur les prérequis à la candidature et deux portent sur le contenu et la forme du dossier. A retenir ici que trois critères sont fondamentaux : le seuil d’entrée au label DD&RS (9 variables stratégiques sur 18 doivent être de niveau supérieur ou égal à 3 – niveau de conformité et mesure de la contribution aux ODD), l’établissement doit être membre de France Universités, et enfin une autoévaluation annuelle doit être réalisée et saisie sur une plateforme dédiée (PERSEES).

En ce qui concerne l’éligibilité, 5 critères doivent être remplis : la cohérence (limitation d’écart entre niveau de variables), la présence de documents d’appuis, d’indicateurs d’état et de performance, l’équilibre des cinq axes du référentiels et enfin l’existence de pratiques. Ces pratiques ciblent les Objectifs de Développement Durable (ONU) auxquelles elles contribuent.

Notre université a beaucoup progressé en ce qui concerne ses engagements en matière de développement durable et responsabilité sociétale

Notre université a fortement progressé sur les thématiques du référentiel DD&RS. La gouvernance s’est structurée (Vice-présidence transition écologique, réseau de référents recherche, plan d’actions et schémas directeurs, création d’une Direction TES, etc.) et démontre une forte implication de la communauté. Par ailleurs, les axes stratégiques d’établissement font référence aux enjeux DD&RS à tous les niveaux (formation, recherche, innovation pédagogique, etc.).

En matière de formation, l’université a pu, grâce aux enseignements transversaux en humanités numériques et écologiques mais aussi à l’intégration de modules d’enseignements dans différents cursus, démontrer la prise en considération des enjeux de la formation et sensibilisation à la Transition Ecologique.

Sur cet aspect, le MESR a fixé d’autres objectifs à atteindre sur les années à venir via une circulaire parue en juin 2023 et qui sont inscrits dans le Plan Climat-Biodiversité. Une montée en puissance en matière de formation des personnels aux enjeux de la transition écologique est elle aussi attendue – à noter que la qualité de notre plan de formation en la matière a été salué. Pour ce qui concerne la recherche, notre université, sous l’impulsion du référent recherche et d’un nouveau réseau de référents coanimé avec la Direction de la Transition Ecologique et Sociétale, et avec, bien sûr, l’implication des VP du Conseil scientifique et une validation de celui-ci , a défini et voté sa stratégie recherche et innovation DDRS ainsi qu’une charte collective des laboratoires. En matière de recherche l’objectif de ce renouvellement du label était clairement de progresser d’un niveau, c’est ce qui a été fait grâce à une forte participation des laboratoires de notre université.

Les engagements en matière d’égalité professionnelle H/F, d’égalité des chances, d’accessibilité, d’accueil des étudiants internationaux, de lutte contre les violences sexistes et sexuelles sont aussi des point forts de notre établissement

Le volet gestion environnementale a mis en évidence les efforts de notre université en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, la gestion et la valorisation des déchets et la protection et valorisation de la biodiversité. Pour ce qui concerne la sobriété énergétique, notre plan n’a qu’une année d’existence et la mesure des objectifs à atteindre sera évaluée en 2024. Des chantiers sont à poursuivre ou à initier - déploiement des panneaux photovoltaïques, travail sur la ressource en eaux pour ne citer que ces deux exemples. Enfin, en matière de politique sociale, l’engagement en matière d’égalité professionnelle H/F, d’égalité des chances, d’accessibilité, d’accueil des étudiants internationaux est très important, et les diapositifs mis en place font l’objet de suivi et de moyens. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est aussi un point fort de notre établissement.

Etant, vous-même, co-présidente du label DD&RS à l'échelle nationale, pouvez-vous nous dire où en sont les autres universités françaises dans cette démarche ?

Les universités ont largement progressé sur l’ensemble des thématiques évaluées par le référentiel DD&RS. Globalement elles poursuivent la structuration de leur gouvernance avec la mise en place de vice-présidences dédiées (Transition Ecologique et/ou Egalité, Qualité de Vie au Travail, Patrimoine, Vie de campus, Qualité de Vie sur les campus, etc.), la création de directions ou d’instituts de la Transition. Le maillage des parties prenantes internes devient conséquent avec des réseaux de référents (DD&RS, égalité, handicap…), d’ambassadeurs étudiants (particulièrement lorsque l’établissement est multisites). Les stratégies sont pour certaines organisations soutenues et suivies par des comités de pilotage thématiques. Les lignes directrices des politiques DD&RS sont portées par des schémas directeurs (handicap, égalité/diversité, énergie, QVT, Vie étudiante, numérique, etc) ou plan d’actions suivis par les directions supports et qui seront agrégés très probablement dans le schéma directeur DD&RSE qui devra être formalisé pour cette fin d’année universitaire selon les attentes du MESRI. Un effort réel a été fait sur le suivi des indicateurs et la formalisation, la mesure de la performance des démarches s’affinent et des réflexions à différents niveaux s’engagent par exemple sur les budgets « vert ».

Les volets enseignement et formation et recherche & innovation ont bénéficié du soutien de gouvernance de plus en plus impliquée. Le rapport Jouzel sur la formation à la transition écologique a fortement poussé tous les établissements à mettre en place des enseignements transversaux pour étudiants de 1er cycle, et ce, dès la rentrée de septembre 2022. Sur cet aspect la circulaire du MESR de juin 2023 propose un cadrage et des préconisations pour accompagner et former les étudiants de premier cycle à la Transition écologique et développement soutenable.

Former les étudiants dès le premier cycle à la Transition écologique et développement soutenable

Concernant la recherche et l’innovation, le référentiel DD&RS impose une analyse encore plus précise des impacts environnementaux et sociétaux de la recherche, met en avant les relations entre sciences et société et valorise le transfert de connaissances et le soutien aux politiques publiques. Sur ces enjeux, les établissements qui vont à la labellisation ont pris acte de la nécessité de construire une stratégie de recherche dédiée et de créer par exemple des réseaux de référents des laboratoires ou de réaliser leur propre bilan carbone. Par ailleurs, l’HCERES évalue dorénavant de manière plus précise les objectifs de stratégie en matière de développement durable et leurs impacts sur la recherche.

La gestion environnementale reste un exercice difficile puisque qu’elle aborde des aspects très variés : diminution des gaz à effet de serre, management de l’énergie, économie des ressources, mobilité, gestion des déchets, protection de la biodiversité et, depuis 2021, la thématique de l’alimentation durable est désormais évaluée. Cependant l’ensemble des établissements labellisés (poussés par une forte règlementation) se sont emparés de ces thématiques en leur donnant une place significative dans leur stratégie. Le Plan Climat-Biodiversité du MESR impose ici que tous les établissements réalisent leur Bilan Carbone, même si une règlementation existe, actuellement seulement 15% des établissements de l’ESR l’ont réalisé.

Et enfin, pour la partie politique sociale les établissements présentent des niveaux de maturité et d’engagements équivalents. Ici aussi, des dispositifs sont poussés par les politiques publiques et l’obtention de label ou certification qui permettent aux établissements de se pencher sur les sujets de qualité de vie au travail, Bien être étudiant, égalité des chances, de lutte contre les discriminations, etc.

Dernière mise à jour : 02/10/2023