[ALERTE TSUNAMI - Un exercice d'alerte tsunami se déroule, via le dispositif FR-Alert, ce vendredi 19 janvier, dans l'arc méditerranéen. Les habitants de neuf départements, dont l’Hérault, susceptibles d'être touchés par des tsunamis, recevront un message d'alerte.]
Depuis ce vendredi 19 janvier, Cannes est officiellement la première commune de France hexagonale et du bassin nord atlantique et méditerranéen à être reconnue « Tsunami Ready ». L’obtention de cette distinction décernée par l’UNESCO a bénéficié d’un soutien scientifique régulier et d’un accompagnement opérationnel des chercheurs de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
La submersion subite et catastrophique d’une partie de nos côtes par un tsunami pourrait sembler un scénario improbable, seulement promis à quelques pays éloignés des littoraux européens. Ce danger pèse pourtant réellement sur les bordures maritimes françaises, en Atlantique comme en Méditerranée, aggravé par le changement climatique.
Face aux ravages matériels et humains que provoquerait un tel scénario, certaines collectivités commencent à se préparer en s’appuyant sur le programme de prévention « Tsunami Ready » initié par l’UNESCO, qui vise à sensibiliser les acteurs locaux et la population au risque Tsunami. Si elles le souhaitent, elles peuvent se faire accompagner par les chercheurs du laboratoire de Géographie et d’Aménagement de Montpellier (LAGAM), rattaché à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, qui développe, depuis plusieurs années, une expertise dans ce domaine.
C’est le cas de la Ville de Cannes, première commune « Tsunami Ready » de l’Hexagone depuis sa labellisation ce 19 janvier. Dans le cadre de cette démarche, les équipes du LAGAM ont notamment contribué à l’élaboration de plans d'évacuation standardisés, basés sur des protocoles méthodologiques déjà éprouvés, entre 2016 et 2018 dans le cadre du projet Exploit, dans plus de 60 communes des Antilles Françaises. Ces équipes ont également proposé des adaptations de la signalétique destinée à matérialiser des routes d'évacuation, assuré l’animation d’exercices de gestion de crise, ou encore accompagné la coordination des acteurs dans la rédaction du dossier de demande de reconnaissance.
Au plus près du terrain et des collectivités
À Cannes, les chercheurs du LAGAM, associés à ceux de l’Université d’Avignon et d’acteurs locaux, mènent depuis 2019, dans le cadre du projet TASOMA, des enquêtes auprès des populations sur leur niveau de connaissance du risque tsunami ou leur compréhension des messages et notifications d’alerte émis par le Centre d’Alerte aux Tsunamis (CENALT).
Aux côtés d'autres organismes de recherche, des services de l’État et des communautés locales, ils ont déjà contribué, l’été dernier, à la reconnaissance « Tsunami Ready » de la commune de Deshaies en Guadeloupe et accompagnent dans la démarche plusieurs autres collectivités, telle la métropole Nice Côte d’Azur ou les îles de Saint-Barthélemy, Mayotte et Nouvelle-Calédonie.
Le programme UNESCO « Tsunami Ready »
Le programme international "Tsunami Ready", coordonné sous l'égide de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO, vise à valoriser les initiatives locales de prévention du risque tsunami en se basant sur un standard mondialement reconnu. Composé de 12 indicateurs, cette reconnaissance incite à :
- Évaluer précisément l’exposition des territoires face à cet aléa,
- Mettre en place des mesures de prévention,
- Préparer la réponse des autorités en situation de crise.
Il représente un outil essentiel pour les communautés côtières afin de renforcer la sécurité des populations avant, pendant et après un tsunami. L’UNESCO, affiche dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable de 2021 à 2030 la volonté ambitieuse du déploiement mondial du programme « Tsunami Ready » à 100% des populations côtières menacés par les tsunamis.
