Soutenance de thèse

Le Vendredi, 10. décembre 2021 -
15:30 - 19:00
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Madame Sonia ROMAN VALENCIA

Soutiendra vendredi 10 décembre 2021 à 15 h 30

Salle Antarctique, Bât 27, à l’INRAE

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Géographie et aménagement de l’espace

Titre de la thèse : L'autonomie productive et alimentaire : les paysans kayambis entre agro-industrie et agroécologie (Equateur)

Composition du jury :

  • M. Jaime BREILH, Professeur, Université Andine Simon Bolivar (Équateur), co-encadrant de thèse
  • M. Dario CEPEDA, Professeur, Université centrale de l’Équateur
  • M. Roberto CITTADINI, Professeur, Université Mar del Plata (Argentine)
  • M. Pierre GASSELIN, Ingénieur de recherche, INRAE, co-encadrant de thèse
  • Mme Sylvie LARDON, Directrice de recherche, INRAE
  • Mme Lucette LAURENS, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
  • Mme Adriana SANTOS ORDONEZ, Professeure, École polytechnique du Littoral (Équateur)

Résumé de la thèse

Cette thèse de géographie sociale examine la recomposition de l’autonomie productive et alimentaire paysanne dans le territoire kayambi (Andes septentrionales équatoriennes), autonomie définie comme la capacité des paysans à choisir leurs dépendances. Situé à proximité de la métropole de Quito (2 millions d’habitants), le territoire kayambi est marqué par une organisation altitudinale des conditions de milieux.
La première partie de la thèse offre une analyse historique des transformations du système agri-alimentaire kayambi depuis la colonisation inca à partir d’une relecture de travaux d’historiens et d’anthropologues. Les agricultures andines sont les héritières d’un dualisme agraire et alimentaire fondé il y a cinq siècles sur les structures latifundiaires et minifundiaires de la colonisation espagnole. Ce système agraire constitue le substrat d’un système agri-alimentaire territorial polarisé par les formes d’agriculture ainsi que par les formes d’approvisionnement, de transformation, de distribution et les comportements alimentaires.
La seconde partie de la thèse rend compte des recompositions contemporaines de l’autonomie productive et alimentaire paysanne kayambie à partir d’entretiens qualitatifs et quantitatifs conduits auprès d’acteurs du développement (37 entretiens) et de paysans-mangeurs (110 études de cas approfondies sur les pratiques agricoles et 65 enquêtes sur les pratiques alimentaires [« rappels de 24h » répétés 5 fois et observations participatives]). Les réformes agraires (1964, 1973, 1976) ont libéré la paysannerie kayambie des relations sociales de production semi-serviles précapitalistes. Celle-ci a ainsi gagné une autonomie foncière, productive et alimentaire. Cependant, l’hypothèse centrale de cette thèse est que la plupart des paysans kayambis connaissent une dépendance économique, culturelle, technique et politique croissante sous le joug du capitalisme agricole et alimentaire et de l’offre alimentaire d’un monde urbain. De ce fait, ils ont un moindre contrôle de leur développement économique et social et une moindre capacité critique. Cependant, plusieurs projets collectifs, notamment le projet agroécologique, permettent le développement de nouvelles pratiques et discours qui contrecarrent la dépendance croissante au marché tant au niveau productif qu’alimentaire

Dernière mise à jour : 10/01/2022