M. Hans-Romy BAMBA
Soutiendra lundi 28 avril 2025 à 14 h
Salle des Actes n° 011 à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 1
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Histoire spécialité Histoire ancienne
Titre de la thèse : Recherches sur les acteurs de la diplomatie carthaginoise du VIe au IIe s. av. J.-C. : identités, pouvoirs et stratégies
Composition du jury :
- Mme Éliane BELLA EMANE-BOUENDJA, Maîtresse de conférences, Université Omar Bongo (Gabon)
- Mme Agnès BÉRENGER, Professeure, Université de Montpellier Paul-Valéry
- Mme Dominique LENFANT, Professeure, Université de Strasbourg
- M. Éric PERRIN-SAMINADAYAR, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry, directeur de thèse
- M. Mohamed TAHAR, Expert
Résumé de la thèse
Plus qu'un simple pan de sa politique extérieure, la diplomatie fait partie des outils ayant permis à Carthage de s'imposer comme l’une des hégémonies méditerranéennes les plus prospères du Ier millénaire av. J.-C. Si la dimension exacte du réseau qu’ils ont pu tisser reste insaisissable, sa portée ne fait aucun doute : les Carthaginois ont eu des échanges avec des États et des peuples situés de part et d’autre de la Méditerranée. Sur la base d’un corpus principalement composé de sources littéraires gréco-latines, nous avons examiné le fonctionnement de la diplomatie carthaginoise sous le prisme des acteurs qu’elle a mobilisés. Il était important de déterminer les caractéristiques sociopolitiques de différents protagonistes, mais aussi de revenir sur les insuffisances de la documentation qui les décrit. En examinant l’accomplissement de l’acte diplomatique dans la métropole punique, nous avons partiellement pu restituer un processus dont la complexité pouvait varier en fonction de contextes, en mettant en exergue les interactions entre les différents acteurs politiques (peuple, sénat et suffètes). Explorer la diplomatie militaire nous a permis de mettre en exergue les pouvoirs des généraux et de leurs officiers d’une part, et les interactions entre ces derniers et la métropole d’autre part. Si les délégations diplomatiques n’agissaient qu’en fonction des marges de manœuvre qui leur étaient conférées, il fallait déterminer les différents niveaux de pouvoir tout en examinant la hiérarchisation au sein de chacune de ces délégations, lorsqu’elles étaient composées de plusieurs membres. Se structurant essentiellement autour de personnages issus de l’aristocratie, l’activité diplomatique carthaginoise a été menée avec une ingéniosité qui confirme l’existence d’une politique méthodiquement élaborée et qui s’est sans doute améliorée avec le temps. Cette ingéniosité se perçoit à travers la finesse des méthodes de persuasion ainsi que leur adaptation non seulement aux contextes, mais surtout aux différents interlocuteurs.
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More than just a part of its foreign policy, diplomacy is one of the tools that allowed Carthage to establish itself as one of the most prosperous Mediterranean hegemonies of the first millennium BC. While the exact size of the network they were able to weave remains elusive, its scope is beyond doubt: the Carthaginians had exchanges with states and peoples located on both sides of the Mediterranean. Based on a corpus mainly composed of Greco-Latin literary sources, we examined the functioning of Carthaginian diplomacy through the prism of the actors it mobilized. It was important to determine the socio-political characteristics of different protagonists, but also to revisit the inadequacies of the documentation that describes them. By examining the accomplishment of the diplomatic act in the Punic metropolis, we were partially able to reconstruct a process whose complexity could vary depending on the context, by highlighting the interactions between the different political actors (people, senate and suffetes). Exploring military diplomacy allowed us to highlight the powers of the generals and their officers on the one hand, and the interactions between the latter and the metropolis on the other. If the diplomatic delegations only acted according to the room for maneuver conferred on them, it was necessary to determine the different levels of power while examining the hierarchy within each of these delegations, when they were composed of several members. Structured essentially around figures from the aristocracy, Carthaginian diplomatic activity was conducted with an ingenuity that confirms the existence of a methodically developed policy that undoubtedly improved over time. This ingenuity is seen through the subtlety of the methods of persuasion as well as their adaptation not only to the contexts, but above all to the different interlocutors.
