Les araignées sauteuses ou salticidae

Nom scientifique : Salticidae sp

Nom vernaculaire : araignées sauteuses, saltiques, salticides

Ordre : Arachnidae

Famille : Salticidae

Caractéristiques morphologiques : L’araignée sauteuse est un arthropode, un animal au squelette externe, ou exosquelette, articulé. Elle appartient à la classe des arachnides, qui se différencient morphologiquement des insectes principalement par leur plus grand nombre de pattes, 8 au total (contre 6 pour les insectes) et leur corps qui n’est constitué que de deux segments visibles : le céphalothorax et l’abdomen (contre 3 chez les insectes).

Les araignées sauteuses ont une taille qui varient de 1 à 25 mmm, ce qui en fait des araignées de taille moyenne. Elles sont poilues et leurs pattes sont plus courtes que la majorité des autres espèces d’araignées, ce qui leur donne un aspect plutôt trapu. Les araignées sauteuses possèdent l’une des meilleures vues parmi les arthropodes, elles sont dotées de 8 paires de yeux dont une extrêmement proéminente à l’avant du céphalothorax et souvent mobile.

Ces araignées portent bien leur nom puisqu’elles sont capables de réaliser d’importants sauts. Leur corps est composé de deux parties : qui réunit l’abdomen et la tête. Rusées, elles disposent d’une sensibilité aux bruits qui leur permettent de prévenir les attaques de leurs prédateurs.

Les arachnologues ont décrit prêt de 50 000 espèces d’araignées (dont autour de 2000 en France) et de nombreuses restent encore à découvrir. Parmi les araignées, les saltiques constituent la famille la plus diversifiée : cinq milles espèces décrites dans le monde et prêt de 160 espèces en France.

Régime alimentaire : Pour la chasse, l’araignée sauteuse opte pour une approche directe. Alors que les autres araignées se servent généralement de leurs toiles afin d’attraper leurs proies, l’araignée sauteuse, elle, se fait statique un instant et saute sur sa prise qu’elle a détecté grâce à sa vue stupéfiante, l’immobilise et la consomme. Grâce à leurs crochets ou chélicères et comme toutes les araignées, les saltiques injectent dans leurs proies des substances qui vont les prédigérer. Elles utilisent ensuite leurs chélicères pour aspirer la bouillie prédigérée.

Les araignées sauteuses sont des prédateurs généralistes au régime alimentaire composé de proies variées : petits insectes comme les moustiques ou encore les mouches. Ceci fait de lui un animal utile.

Cycle de vie : Sous nos latitudes, la reproduction a essentiellement lieu au printemps. Les mâles courtisent les femelles par des danses nuptiales en réalisant des mouvements des pattes codifiés. Le mâle récolte son sperme sur ses bulbes copulatoires qui sont des organes en forme de gants de boxe en avant des chélicères et insère les pédipalpes dans la fente génitale femelle. Les araignées sont ovipares et la femelle pondra un nombre variable d’œufs selon les espèces. A l’éclosion, les jeunes ont la même apparence que les adultes à l’exception des pièges génitales qui se formeront par la suite. Les araignées subissent une série de mues jusqu’à leur maturité sexuelle mais pas de métamorphose comme les papillons ou d’autres insectes.

Habitat et répartition : les saltiques sont présentes sur l’ensemble des terres émergées à l’exception des pôles. En France, ce sont des espèces qui affectionnent les habitats plutôt secs et chauds comme des dunes ou des garrigues, elles sont donc plus présentes en région méditerranéenne. On les trouve fréquemment dans des milieux crées par l’Homme tels que les jardins, les murs d’habitations, les rebords des fenêtres et même l’intérieur des maisons.

Anecdote : une espèce d’araignée sauteuse doit son nom à Karl Lagerfeld, la Jotus karllagerfeldi. En effet, en 2019 des arachnologues australiens ayant aidé à l’identification de cinq nouvelles espèces d’araignées sauteuses ont attribué ce nom à une d’elles en raison de sa couleur noire et blanche, une référence au look du créateur.

Menaces : Il n’existe aucune saltique protégée à l’échelle nationale ou européenne car les données permettant d’évaluer l’état des populations n’ont pas encore été acquises. Par contre, des chercheurs français ont intégré des saltiques comme Neon valentulus, inféodée aux milieux marécageux, comme espèce SCAP (Stratégie de Création d’Aires Protégées terrestres métropolitaines).

Master Valorisation et Médiation des Patrimoines Promo 29,  Pauline Debbiche et Morgane Polizzi

Dernière mise à jour : 29/11/2021