Olea Europaea L.

Nom scientifique : Olea europaea

Nom vernaculaire : Olivier d’Europe

Famille : Oléacées

Caractéristiques morphologiques : L'olivier d’Europe fait partie de la famille des oléacées (genre Olea) qui comprend, entre autres, les frênes (Fraxinus) et les lilas (Syringia). Cet arbre au bois dur et dense peut atteindre 15 à 20 mètres de hauteur cependant dans la plupart des modes de culture, il est maintenu à une hauteur de 3 à 7 mètres afin d’en faciliter l’entretien et la récolte. Si le feuillage est persistant, les feuilles n’en sont pas moins immortelles. Elles vivent en moyenne trois ans puis jaunissent et tombent. C'est grâce à sa feuille que l'olivier peut survivre en milieu aride : quand il pleut, les cellules composant les feuilles s’allongent pour emmagasiner l’eau et en cas de sécheresse, elles sont capables de perdre 60 % de leur eau et réduire la photosynthèse afin de permettre la survie de l’arbre au détriment des fruits. Les fleurs blanches et regroupées en petites grappes de 10 à 20, poussant au début du printemps sur les rameaux âgés de deux ans.

Cycle de vie : La plupart des oliviers sont auto-fertiles, c'est- à-dire que leur propre pollen peut féconder leurs propres ovaires : la fécondation se fait principalement par l'action du vent et la période de fertilité ne dure environ qu'une semaine par an. L’olive est d’abord verte puis devient noire une fois parvenue à maturité complète. Son développement est lent, entre 180 et 200 jours, en comparaison avec d’autres fruits comme les cerises ou les pêches qui mûrissent entre 30 et 60 jours. La longévité de cet arbre légendaire peut dépasser celle du chêne, en Provence on dit qu’« à l’âge de 100 ans, un olivier est un jeune homme ». Il n’est pas rare qu’un olivier dépasse un millier d’années. Aux abords du pont du Gard, on trouve trois oliviers millénaires, dont l'un a été planté en l'an 938, en Espagne, puis ramené et transplanté près du pont du Gard en 1988.

Habitat et répartition : « Là où l’olivier renonce, finit la Méditerranée » comme disait Georges Duhamel. L’aire de l’olivier correspond à celle du climat méditerranéen, entre les climats tempérés et tropicaux. Thermophile et héliophile, l'olivier ne peut proliférer que dans un climat doux, lumineux mais supporte bien les sols les moins hospitaliers et la sécheresse : à partir de 600 mm de pluie bien répartis sur l'année, il se développe et produit des fruits normalement. En revanche, cet arbre ne supporte pas les températures inférieures à -10°C.

Maladie et cie : Malgré sa longévité, l’olivier n’en est pas moins insensible aux maladies ou aux ravageurs. Une seule maladie est réellement mortelle pour l'arbre, le pourridié, car elle entraîne la décomposition des racines et du bois. Bactéries et virus - Le Chancre, appelé aussi « tuberculose de l'olivier » est provoqué une bactérie (Pseudomonas savastanoi) qui infecte le système de circulation de la sève formant des excroissances au niveau du bois mais cela n’est pas mortel pour l’olivier. Le cycloconium ou « œil de paon » occasionne le plus de dégâts sur l’olivier. Il s’attaque aux feuilles et aux fruits sous la forme de taches brunes ou jaunes.

Les trois principaux insectes ravageurs de l’olivier d’Europe sont la cochenille noire de l'olivier, la mouche de l'olivier et la teigne de l'olivier. - La cochenille noire de l'olivier (Saissetia oleae) s’accroche aux jeunes rameaux et se nourrit directement de la sève de l’arbre. Elle ne provoque pas de dégâts directs mais elle peut amener un affaiblissement très important des arbres touchés. - La mouche de l'olive (Bactrocera oleae) occasionne des dégâts très importants car ce ravageur pond directement ses œufs dans les olives. - La teigne de l'olivier (Prays oleae) est un papillon dont les larves s'attaquent aux feuilles, aux fleurs et aux olives. Les chenilles passent l'hiver à l'intérieur des feuilles puis attaquent les bourgeons floraux au printemps. Enfin la génération suivante dévore les fleurs et attaque l'olive elle-même, entraînant sa chute.

Histoire de l’olivier : Retracer l’histoire de l’olivier, c’est retracer l’histoire de l’Homme. La présence de cet arbre dans le Sud-Est de la France date d’au moins 20 000 ans : elle est attestée par des pollens fossilisés retrouvés à Tautavel (Pyrénées Orientales). L’olivier cultivé dérive de l’oléastre, l’olivier sauvage. Ce dernier a été domestiqué par l’homme dans plusieurs régions du bassin méditerranéen il y a six millénaires, entre 3800 et 3200 av. J.-C. Des recherches archéologiques ont montré que son huile était déjà extraite à Chypre dès le IVème millénaire avant notre ère. L’huile d’olive était alors considérée comme « l’or liquide », étant une des seules matières grasses qui pouvait être transportée sur de longues distances d’où un commerce très intense durant toute l’Antiquité. La France possède un climat méditerranéen dans la région côtière du sud-est. Dans cette région, la culture de l'olivier date de la colonisation grecques et a été fortement développée par les Romains jusqu’à la révolution industrielle malgré quelques catastrophes climatiques tel que le Grand Hyver de 1709 : à Cabrières, l’hiver fut si rude que les oliviers et les figuiers moururent jusqu’à la racine. En 1840 la culture de l’olive est à son apogée mais l’huile d’olive métropolitaine est concurrencée par les huiles moins chères de l’Empire colonial, de Tunisie notamment, ce qui a amené les agriculteurs de Provence et du Languedoc à se reconvertir vers la viticulture. Si l’olivier est aujourd’hui en recul dans les espaces agricoles, il s’est déplacé dans l’espace pour devenir un arbre d’ornement implanté dans d’autres milieux, notamment urbains.

Mythologie et symbolique : Chargé de légendes, l’olivier millénaire est un arbre porteur de symboles que l’on retrouve dans de nombreux textes anciens, notamment dans la mythologie grecque. Poséidon et Athéna se disputaient la possession d’une cité. Zeus propose alors que chacun fasse un don à l’humanité, celui qui aurait fait le présent le plus utile serait le vainqueur. Poséidon offrit un étalon noir capable de faire gagner toutes les batailles et Athéna fit naître du sol un arbre éternel capable de nourrir et de soigner les hommes, l’olivier. Ainsi Athéna obtient la protection de la ville qui porte toujours son nom, Athènes, dont l’olivier est l’un des symboles. Patience et fidélité C'est dans le bois d’un olivier qu'Ulysse a taillé son propre lit, qui n'accueillera aucun des nombreux prétendants de Pénélope pendant les vingt ans d'absence du héros grec. Force, victoire et paix L’olivier est un bois très lourd et très dur. C’est en bois d’olivier qu’est faite la massue d’Hercule et c’est avec un pieu en bois d’olivier qu’Ulysse terrasse le Cyclope Polyphème. L’olivier est chargé d’une haute valeur symbolique lors des Jeux Olympiques. Dans l’Antiquité comme aujourd’hui, c’est une couronne d’oliviers qui est offerte aux vainqueurs à la différence qu’il ne s’agit plus des branches de l’arbre qui se trouvait près du temple de Zeus à Olympie. Dans la Rome antique, les soldats victorieux défilaient avec une couronne d’oliviers lors du triomphe, marquant le retour de la paix. Chez les Grecs comme chez les Romains, l’olivier n’en était pas moins le symbole de la déesse de la paix (Eirèné pour les Grecs, Pax pour les Romains). Cette symbolique a été reprise aujourd’hui dans l’emblème de l’Organisation des Nations Unies : le globe terrestre entouré de deux rameaux d’olivier.

Menaces et statut de conservation : Les principales menaces de l’Olivier sont les ravageurs et les incendies qui augmentent à cause du réchauffement climatique. Les données sur cette espèce sont aujourd’hui insuffisantes pour calculer un statut de protection.

Master Valorisation et Médiation des Patrimoines Promo 29, Romain Gresset

Dernière mise à jour : 29/11/2021