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À l’intersection de trois domaines scientifiques – la sociolinguistique, le traitement automatique du langage et la psychologie – le projet « Vos pouces pour la science » est piloté par l’Université catholique de Louvain (UCL, Belgique), en partenariat avec le laboratoire Praxiling (CNRS/Université Paul-Valéry Montpellier 3) et le laboratoire PREFICS (Université Rennes 2).
Et vous, vous communiquez comment ?
Communiquer avec ses proches, ses collègues ou ses amis n’a jamais été aussi facile et interactif. Messageries électroniques ou réseaux sociaux rythment notre quotidien et supplantent le SMS. C’est pourquoi l’UCL, en partenariat avec le laboratoire Praxiling (CNRS/Université Paul-Valéry Montpellier 3) et le laboratoire PREFICS (Université Rennes 2), lance « Vos pouces pour la science », une grande collecte de données qui vise à étudier les compétences de la population au contact des nouveaux médias de communication. Ce projet de recherche pluridisciplinaire, piloté par l’UCL, rassemble des chercheurs en sociolinguistique, psychologie, sociologie et traitement automatique du langage de plusieurs pays francophones (Belgique, France, Suisse, Québec) et est financé par le FNRS1.
L’objectif de la collecte est de recruter 5 000 à 10 000 participants jusqu’au 7 mai 2017 via la plateforme en ligne « vospouces ». Qui est concerné ? Jeunes, parents, enseignants, travailleurs… les chercheurs s’intéressent à tout le monde et à toutes les situations de communication. Pour réaliser cet objectif, les promoteurs du projet lancent un appel à participation et cherchent des volontaires disposés à « faire don»
de leurs messages en les envoyant à une adresse électronique (pour Facebook, What's App et Viber) et à répondre à deux questionnaires (sociolinguistique et psychologique). Pour les modalités de collecte précises, rendez-vous sur le web : http://www.vospouces.org/. Une fois récoltées, les données seront « anonymisées », c’est-à-dire que toute donnée à caractère privée (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone…) sera enlevée de l’enquête. L’analyse de ces données durera jusqu’en 2019.
L’hypothèse des chercheurs ?
L’utilisation des nouveaux médias, et notamment chez les plus jeunes, ne mène pas à une incompétence linguistique (baisse du niveau de l’orthographe, méconnaissance des règles grammaticales, etc.) mais à une « pluricompétence » qui amènerait à « switcher » de code à chaque changement de situation, d’interlocuteur et de médium de communication. Les chercheurs enquêtent également sur les compétences sociales et psychologiques de la population au contact de ces nouveaux médias. Parmi les questions que pose l’étude : les nouveaux médias nous ont-ils contraints à réinventer nos modes de communication (comment gère-t-on les silences – les réponses qui n’arrivent jamais…) ? Sommes-nous en train de réinventer notre mode de communication au travail ou en classe ? Existe-t-il une compétence émotionnelle qui nous permettrait de mieux gérer verbalement nos rapports aux autres, notre « popularité virtuelle » ainsi que des situations embarrassantes ou fâcheuses sur les réseaux sociaux ?
