Soutenance de thèse

Le Jeudi, 27. octobre 2022 -
9:30 - 13:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Madame Natalia OSORIO RUIZ

Soutiendra jeudi 27 octobre 2022 à 9 h 30

Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Sciences du langage

Titre de la thèse : La construction discursive de la proximité avec l'auditoire à la radio. Une approche praxéologique des discours produits au sein d'une station colombienne

Composition du jury :

  • Mme Chantal CHARNET, Professeure émérite, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
  • M. Jean-Jacques CHEVAL, Professeur, Université Bordeaux Montaigne
  • Mme Isabel COLON DE CARVAJAL, Maîtresse de conférences, ENS Lyon
  • Mme Séverine EQUOY-HUTIN, Professeure, Université de Franche-Comté
  • M. Laurent FAURÉ, Maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3, codirecteur de thèse
  • M. François PÉRÉA, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3
  • Mme Clara QUINONES CELY, Professeure associée, Université nationale de Colombie

Résumé de la thèse

Cette thèse se concentre sur les procédés discursifs mis en place pour susciter de la proximité avec l’auditoire au sein du programme informatif de la Matinale 6 AM Hoy por hoy de la chaîne colombienne Caracol Radio en Colombie, de la production à la diffusion. Avec un corpus hétérogène, issu de trois campagnes d’observation participante (enregistrements audiovisuels) au sein de l’émission susdite ; l’indexation et la catégorisation des données ont été déterminées suivant la méthodologie de l’Analyse de Conversation (Traverso, 2007). Cette réflexion s’étaye du traitement des données multimodales, au prisme méthodologique de trois phases: « documenter ; coder/annoter ; décrire/transcrire » (Colón De Carvajal, 2019, p. 217). Les collections des séquences ainsi retenues forment la matière de l’analyse.
Appréhender la complexité verbale et interactionnelle des phénomènes considérés a demandé la complémentarité de trois démarches : l’analyse du discours, particulièrement dans sa spécialisation médiatique (Burger, 2008; Charaudeau, 2011; Fauré, 2013; Fauré & Smati, 2016; Müller, 1995; Scannell, 1994) , l’analyse de conversation (Heritage, 1998 ; Hutchby, 2006 ; Müller, 1995 ; Scannell, 1994) et la linguistique interactionnelle (Couper-Kuhlen & Selting, 2001 ; De Fornel & Léon, 2000 ; Mondada, 2005). Ce carrefour analytique inclue la dimension sonore (Burger & Auchlin, 2007; Hupin & Simon, 2007; P. Léon, 2005) et évolutive de la radio qu’ont travaillé notamment les sciences de l’information-communication (Damome & Equoy Hutin, 2016 ; Fauré, 2013 ; Poulain, 2013 ; Ricaud & Smati, 2017) et offre une combinaison contrôlée d’instruments analytiques permettant de comprendre le fonctionnement du discours, de l’interaction institutionnelle et de multiples éléments participant de la construction de la parole radiophonique. Mettre les données à l’épreuve de ce cadrage croisé a induit de lui adjoindre, en cohérence, une perspective praxéologique et praxématique (Barbéris et al., 1984 ; Bres, 2017; Fauré, 2011), afin d’affiner la teneur de la relation entre les pratiques professionnelles des acteurs médiatiques et le discours radiophonique produit.
De la sorte, deux grandes catégories des phénomènes ont été identifiés. D’un côté, des actions propres à la praxis journalistique favorisent la construction ou la projection de proximité avec l’auditoire : l’élaboration du discours à visée pédagogique ou du simulacre interactionnel, par exemple. De l’autre, des procédés, tout en faisant partie de cet ensemble, se trouvent en lien avec la tâche supplémentaire de construire de la proximité, ce qui correspond selon les de Fastrez & Meyer (1999) à la proximisation en tant qu’activité de renforcement de la proximité inscrite (supposée naturellement préexistante) mettant en lumière la proximité induite (intentionnellement suscitée). Dans cette catégorie, nous trouvons le recours à la subjectivité, incluant la construction pathémique comme « enjeu stratégique » (Perea & Levivier, 2012 : 71) ou l’appel à une identification socio-culturelle (Glevarec, 2017), entre autres. Ainsi, une émission radiophonique de plus de quarante ans, met en évidence des pratiques discursives mobilisées dans la création de rapports avec l’auditoire, au sens classique de la « logique d’audience », à l’inclusion de l’interactivité contemporaine (Deleu, 2006). Ces pratiques mettent en évidence la complémentarité voco-verbale propre au média sonore mais aussi à l’évolution technologique de la société adoptée par le média. Finalement, même si ces procédés ont été identifiés au sein de cette émission ils se retrouvent dans d’autres pratiques médiatiques, voire dans d’autres contextes communicatifs.

Dernière mise à jour : 24/02/2023